M. Muganga, avec tout le respect qu’on lui doit, est un ex-ministre du Commerce, sous un régime dirigiste monopartite, et dont toutes les créations commerciales étatiques sous BAGAZA ont fait faillite de son temps (ONC, Office National du Commerce, ONIMAC, Office National d’Importation des Matériaux de Construction, etc.). On peut conclure, sans se tromper, qui il a ainsi participé à ruiner l’économie du Burundi : il ne peut donc pas, raisonnablement, être présenté comme « expert consultant » économiste aux lecteurs d’un journal sérieux.
Le Journal Iwacu ne le présente même pas comme professeur d’une université locale. Par contre, en tant que simple lecteur, je ne trouverais pas d’objection que vous ouvriez les colonnes du Journal Iwacu à un ex-ministre des finances ou un ex-président de la BRB sur le sujet de la politique monétaire de la Banque Centrale. D’ailleurs, le Ministre des finances de cette période était Monsieur Ngenzi.
Bien entendu, sans avoir aucune qualification en cette matière de politique monétaire, il suffit seulement de connaitre un minimum de l’histoire récente de notre pays et du monde pour corriger certaines fausses affirmations dans l’article de Monsieur Muganga :
– Première fausseté : que le gouvernement Bagaza a fait face à l’hostilité des bailleurs occidentaux dans l’implantation de la Brasserie de Gitega, alors qu’au contraire, la Bragita était entièrement le projet de Stella Artois avant d’être racheté par la Brarudi/Heineken …
– De même, parmi les financiers initiaux de la SOSUMO figure un crédit du Gouvernement de la Belgique. De plus, le financier principal de la Sosumo étant la BAD, et qui dit BAD, dit aussi indirectement la Banque Mondiale …
– Presque toutes les routes goudronnées et SRD, travaux et projets réalisés sous le régime Bagaza, étaient aussi des dettes de la Banque Mondiale, …
– Demandez plutôt à Monsieur Muganga de faire son commentaire sur la faillite des créations commerciales du gouvernement Bagaza, quand celui-ci a tenté de faire du commerce : ONC – Commerce général, ONIMAC – matériaux de construction, etc.
En lisant votre journal, on est étonné de lire que Monsieur Muganga semble dire que tout allait bien en 1980 et que c’est {l’ajustement structurel} prôné par la Banque Mondiale qui a tout gâché, notamment le contrôle de la monnaie et les taux d’intérêt … C’est incroyable de lire cela dans un journal actuel … mais peut-être, très amnésique : quelle fut la dévaluation du Franc Burundais pendant les dix ans du régime Bagaza ? 100% : 1 USD est passé de 50 Fbu à 100 Fbu, soit du simple au double.
Les ministres du Régime Bagaza ont accepté l’ajustement structurel parce qu’ils avaient mis le pays en faillite et en difficultés financières et la Banque Mondial venait a leur secours.
Aujourd’hui, en 2012, les médias ont rapporté sur les malversations financières, telles que décrites par l’Inspection Générale de l’Etat et par l’Olucome, notamment dans le dossier d’achat et de la livraison des arbres fruitiers et autres … C’est une déception qu’en 2012, on commet toujours les mêmes erreurs, et cela démontre que « l’ajustement structurel » est toujours nécessaire et d’actualité au Burundi pour corriger ce qui se fait en 2012.
Depuis longtemps, notamment du temps des faillites de l’ONC, ONIMAC, etc. les gouvernements du Burundi semblent sans cesse avoir de sérieux problèmes et faiblesses dans le contrôle et la gestion des ressources financières affectées aux projets et autres programmes.