Trois semaines après la rentrée scolaire 2019-2020, 210 élèves du post-fondamental dans un lycée de Mukaza ont été renvoyés. Ils sont accusés de ne pas avoir obtenu 50% au concours d’orientation et de certification de la 9ème année. Indignation chez les concernés.
« La décision a été prise par le directeur communal de l’enseignement (DCE) de Mukaza, mairie de Bujumbura en collaboration avec le président de la commission d’orientation », explique Laurent Nkengurutse, directeur du Lycée du lac Tanganyika II. Cet établissement ayant été fractionné depuis le 19 septembre en deux lycées distincts à savoir le Lycée Tanganyika I et II avec deux directeurs. Selon M. Nkengurutse, ces enfants chassés avaient intégré les différentes sections du cycle post-fondamental.
Ce responsable se garde de tout commentaire sur la manière dont ces enfants avaient pu avoir des places sans la note requise : « Je ne suis pas la personne la mieux indiquée pour l’expliquer, car j’ai été nommé le 19 septembre, soit 10 jours après la rentrée scolaire.» directeur dudit lycée avant sa duplication est lui aussi réticent.
Aloys Nimbona, ancien directeur dudit lycée avant sa duplication est lui aussi réticent. « Une grande partie de ces élèves renvoyés a évolué ici. Ce qui explique en partie cette situation.» Avant d’ajouter que d’autres étaient venus d’ailleurs s’inscrire dans la section économique». Actuellement, M. Nimbona est directeur du Lycée du lac Tanganyika I.
Les deux responsables rassurent les élèves chassés. « Les listes ont été remises à la direction communale de l’enseignement pour les réorienter dans les lycées municipaux ». D’ailleurs, M.Nimbona précise qu’aucune plainte des parents n’a été enregistrée. Une preuve qu’ils ont intégré d’autres écoles, estime-t-il.
Néanmoins, les lamentations ne manquent pas. Certains parents ne cachent pas leur indignation. Cas d’I.K, rencontré à ce lycée, il est venu récupérer le bulletin de son enfant. Désemparé, il trouve que cette décision va à l’encontre de l’intérêt de l’enfant. « C’est inadmissible de se faire inscrire dans une section des langues après avoir passé trois semaines dans la section scientifique. Cela déstabilise nos enfants.»
Mêmes lamentations chez Isidore, un autre parent. Il parle d’une décision injuste. Il ne cache pas qu’il préfère laisser son enfant à la maison, pour cette année scolaire, au lieu d’embrasser une section qui ne l’intéresse pas.
Parmi les 210 élèves chassés, 99 avaient intégré la section économique, 82 section scientifique et 29 dans la section des Langues.