Le Lycée du Lac Tanganyika vient d’être scindé en deux. Motif : un effectif pléthorique d’élèves. Quelques enseignants se disent déstabilisés.
Lycée du Lac Tanganyika I (LLT I) et Lycée du lac Tanganyika II (LLT II). Deux écoles, deux directions, un même établissement. La décision tombe du ministère de l’Education, il y a plus de deux semaines, dans une ordonnance de nomination du « directeur II ».
10h, lundi 7 octobre. C’est l’heure de la pause. L’énorme cours intérieure est bondée d’élèves en noir-blanc. Même uniforme, mêmes vieux locaux, aucune nouvelle classe ou nouveau bureau… Le changement ne saute pas aux yeux.
C’est en s’approchant des élèves que la différence se remarque. Une ou deux lignes noires sur la poche de la chemise différencient les élèves du LLT I ou LLT II. Sur le dos de la chemise, c’est le même vieux cachet « Lycée du lac Tanganyika » pour tout le monde.
Le bloc qui donne directement sur l’entrée du lycée constitue le LLT I. L’autre bloc, de l’autre côté de la cour, est le LLT II.
Chaque lycée a sa propre direction. Le directeur I, l’ancien, et le nouveau directeur II. Leurs bureaux se succèdent.
Même les robinets, distants d’un mètre, sont divisés. Avec la craie, il est marqué LLT I sur un robinet et LLT II sur l’autre.
D’après le directeur I, Aloys Nimbona, presque tout a été scindé en deux. Le matériel didactique, les locaux, les enseignants, les encadreurs… « Mais aucun enseignant ni matériel de plus », déplore ce directeur.
L’affectation des élèves dans le I ou II est un pur hasard, assure-t-il. « Nous avons regardé la numérotation des noms sur les listes établies par ordre alphabétique. Les numéros impairs sont dans le LLT I, les pairs dans le LLT II. »
Des enseignants désemparés…
Obligés de recommencer à zéro certaines matières, de perdre des heures parce que l’enseignant II a déjà pris le matériel… ou d’enseigner des heures supplémentaires… quelques enseignants n’ont pas encore « digéré » cette division « subite».
Pour un professeur de français, cette division n’a fait que diminuer le nombre de classes, pas les effectifs dans les classes. Par exemple, explique-t-il, la 7e année comptait six classes (7è A, B, C, D, E, F). Avec une centaine d’élèves dans chaque classe. Aujourd’hui, trois classes de 7e dans le LLT I et trois autres dans le LLT II.
Ces enseignants indiquent qu’ils sont parfois obligés de recommencer la matière à zéro. Les élèves, issus des classes différentes, n’étant pas au même niveau.
Un professeur de physique affirme qu’il perd parfois des heures à attendre le matériel pris par le professeur II.
Ces enseignants parlent d’une division insensée, la première dans l’histoire de l’éducation. « Une école scindée en deux établissements… c’est très bizarre », observe un professeur vieux de 10 ans dans ce lycée. Pour lui, il fallait au moins séparer par un mur ou chercher un autre établissement.
Cette division semble être un non-évènement pour les élèves. « Rien n’a changé pour nous », lanceront quelques-uns, moins intéressés par la question.