La consigne de rétention des résultats des examens du premier trimestre reste maintenue jusqu’à nouvel ordre, selon les syndicats Conapes, Sleb, Steb et Synapep. Les raisons de cette nouvelle grève en vue …
<doc6535|right>Voici Francine, qui se dit incapable de faire quoi que ce soit pour renforcer les points faibles de ses deux enfants : "D’habitude, je faisais cela pendant les vacances. Or avec l’absence des notes, impossible de savoir quel cours mettre en priorité… »
Le désarroi de cette jeune mère n’est pas unique, loin de là, et ils sont des dizaines de milliers de parents à attendre les résultats du premier trimestre que ne veulent pas annoncer les membres du Conapes, Sleb, Steb et Synapep, les quatre grands syndicats des enseignants du Burundi.
La raison de cette rétention : "Le langage contradictoire du gouvernement sur une politique que lui-même a initié en vue d’établir l’équité salariale", selon Emmanuel Mashandari, président du Conapes. Plus précisément, "nous attendions une correction des disparités salariales à travers le dialogue. Mais, le ministre des Finances a confirmé, devant le Sénat, que la situation resterait inchangée."
Et de revenir sur le rapport provisoire du Programme National de la Réforme de l’Administration (PNRA) dont les 35 axes sont émaillés de beaucoup de fautes, selon M. Mashandari : "Ce document ne dissocie ni les diplômes ni l’ancienneté, il propose l’ajustement des salaires des seuls cadres et agents de l’Etat gérés par le statut général des fonctionnaires en laissant de côté ceux qui ont des statuts spécifiques et de surcroît les mieux payés, il ne repose sur aucune base salariale défendable mais sur un forfait net qui rappelle la manipulation salariale contestée par le PNRA."
Comme conséquence, note le syndicaliste, "la mise en application brutale de cette politique risque encore de bloquer l’évolution des carrières des fonctionnaires comme ce fut le cas dans les années 1977 et 1985, provoquant encore une fois des arriérés de l’Etat."
Dénonçant "le refus du ministre de la Fonction Publique de tout dialogue en vue de trouver un consensus", les syndicats des enseignants demandent au gouvernement :
– de surseoir à la mise en application de l’étude sur les disparités salariales qui nécessite encore des corrections et un consensus entre les partenaires
– de réserver la place qu’il faut aux différents diplômes, ancienneté et expérience de chaque fonctionnaire
– de considérer l’étude du consultant comme un document de travail autour duquel un dialogue urgent doit s’engager avec les partenaires sociaux que sont les représentants des syndicats
– de régler les impayés de la transposition de l’année 2009 et 2007 qui ne sont pas encore versés faute de listing qui devrait être élaboré par le ministère de la Fonction Publique; les amputations abusivement opérées sur le salaire du mois de février 2010; les négociations sur les questions en suspens, tel que le remboursement de la contre partie de la prolongation du calendrier scolaire en vue de terminer le programme de l’année ou l’opération de retrait à la source des cotisations syndicales qui n’est pas encore reprise.
Par ailleurs, les quatre syndicats rappellent au Parlement de veiller à ce que "la loi budgétaire 2013 puisse prévoir les corrections des disparités salariales consensuelles comme cela avait été demandé à travers la correspondance des syndicats des enseignants du 28 août 2012 aux présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat."