Du 26 au 28 juin 2019 à Ngozi, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le ministère en charge de l’Environnement, ont organisé un atelier à l’endroit des acteurs publics et du secteur privé qui interviennent dans les domaines liés aux changements climatiques. Objectif : Identification des meilleures idées des projets sur le climat à soumettre au Fonds Vert pour le Climat.
Défi majeur du 21ème siècle, le changement climatique, à l’instar des fléaux endémiques, reste une urgence. « Une preuve que face à ces menaces incessantes et à ses conséquences combien incommensurables, il importe la mise en place de mécanismes durables de coordination de toutes les initiatives permettant de faire participer les principales parties prenantes », a déclaré Marie Ange Kigeme, cheffe de l’unité Développement durable et création d’emplois (DDCE) au sein du PNUD, lors du mot d’ouverture de l’atelier.
Entre autres nécessités, Madame Kigeme a rappelé que la contribution de tout un chacun est capitale pour venir à bout de ce problème. « Tous les acteurs, les femmes, les acteurs du secteur privé, etc., ont leur mot à dire dans l’élaboration d’un plan de prévention contre les effets liés aux changements climatiques. » Dans un proche avenir, le Fonds Vert pour le Climat (FVC) sera un atout qui devrait permettre à ce que l’opérationnalisation de la contribution déterminée au niveau national, à travers les projets et programmes pertinents, ne soit plus l’apanage des seules ressources nationales à cause de leur caractère onéreux.
Pour M. Jean Claude Mbarushimana, Directeur général, au ministère ayant l’Environnement dans ses attributions et Autorité Nationale désignée, le Fonds Vert pour le Climat est « … un ouf de soulagement, parce que nos projets ne devraient plus manquer de bailleurs s’ils remplissent les critères requis ». Les parties prenantes doivent s’informer des critères du FVC, des priorités et objectifs stratégiques nationaux et suivre toutes les procédures de soumission des idées de projet au secrétariat du FVC.
L’atténuation et adaptation aux effets des changements climatiques, un objectif réaliste
Parmi les objectifs de l’atelier, il était question d’identification et consolidation des idées de projets qui répondent à la problématique des défis réels dus aux changements climatiques au Burundi, en vue de constituer une banque d’idées suivant les procédures établies par le FVC et le Burundi, en retour qui seront soumis au Fond Vert pour le Climat.
Conscients que le problème de changements climatiques est global, les participants s’accordent à dire que les solutions doivent être locales. Tout un chacun doit apporter de sa pierre pour combattre des effets des changements climatiques.
Dans cette optique, M. Olivier Abayisenga, Coordinateur du projet Readiness au PNUD Burundi, dans sa présentation, conseille le développement des énergies entraînant le moins d’émissions possibles de Gaz à Effet de Serre. « Une économie verte semble être une des solutions idéales ». Selon lui, outre qu’elles permettent une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, elles contribuent à réduire les risques environnementaux et la pénurie de ressources. Toutefois, il appelle chacun à prendre conscience de son rôle. Car la mise en œuvre suppose des instruments fondés sur des systèmes d’échanges de droits d’émission, des rémunérations de services d’écosystèmes, des incitations financières (subventions et accès aux capitaux), des instruments fiscaux (taxes et imposition) et d’autres mesures, telles que : les activités de recherche, de développement et de démonstration, normes sociales et environnementales.
Par ailleurs, pour une mise en œuvre des réponses efficaces d’atténuation et d’adaptation, M. Abayisenga souligne que le financement climatique, le renforcement de la coordination multisectorielle, des capacités individuelles et institutionnelles sont d’une grande importance.
Satisfaction des participants
« Le pas est significatif d’autant plus que cette banque de projets pourra servir à quiconque désireux de contribuer à la lutte contre les changements climatiques », a salué Bernard Rubarika, président de la fédération du monde rural au Burundi.
Même son de cloche pour Elie Nyambere, cadre au sein de la plateforme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes, qui estime qu’à l’instar des pays développés, pour réduire les risques des catastrophes le gouvernement doit avoir la capacité financière pour y faire face. « En d’autres mots, il faut qu’à tous les niveaux, on sache s’adapter par anticipation et non par réaction ».
En guise de recommandation, les participants ont été exhortés à fournir plus d’effort pour produire des documents de projet bien faits et prêts à être soumis FVC. Des ateliers de ce genre seront étendus à d’autres parties comme les organisations non gouvernementales œuvrant au niveau national.