Les chiffres donnés à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida par les institutions habilitées montrent que le pas franchi dans la riposte est satisfaisant. Mais, « il ne faut pas dormir sur ses lauriers, le combat continue».
« Les cibles étaient qu’à l’horizon 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% de celles infectées reçoivent un traitement durable, tandis que 90% de ces derniers aient une charge virale durablement supprimée », a fait savoir Dr Aimé Ndayizeye, directeur général du Programme national de la Lutte contre le Sida.
Il explique que la première cible n’a pas été atteinte : « Sur 85.963 personnes attendues, 70.214 ont été dépistées et ont eu leurs résultats, c’est-à-dire 81% au lieu de 90%».
Pour le second volet, il était question que les personnes infectées du VIH reçoivent un traitement anti rétroviral durable, 69.937 personnes de ces 70.214, c’est-à-dire 99,6% sont sous traitement. « Presque tous ceux qui ont été testés positif sont sous traitement », se réjouit le directeur général du PNLS.
Quant au troisième volet, Ndayizeye regrette que tout le monde n’ait pas pu se payer le test de la charge virale en VIH. Mais, révèle-t-il, 88 % des personnes recevant un traitement qui ont pu le faire, c’est à dire 27.809 sur 31.308, ont leur charge virale supprimée.
Non à la distraction
Ces trois cibles correspondent à l’objectif dénommé 90-90-90 fixés par l’ONUSIDA jusqu’à 2020 pour la riposte face au Sida et pour tous les pays du monde.
Actuellement, observe Audace Buderi chargé de partenariat à l’ONUSIDA-Burundi, la pandémie de la covid-19 ralentit la vitesse de riposte contre le Sida. Il fait un clin d’œil : « Nous devons trouver d’autres forces, d’autres moyens pour atteindre nos objectifs ».
Les cérémonies de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre le sida au niveau du Burundi ont eu lieu à Kayanza ce 1er décembre 2020. A cette occasion, le ministre Thaddée Ndikumana de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida a rappelé que le Sida existe bel et bien au Burundi.
Néanmoins, il affirme que le pas franchis dans sa riposte est satisfaisant : « 6% des Burundais étaient séropositifs en 2010 alors qu’ils sont revenus à 0,9% en 2017 grâce aux activités en synergie du gouvernement avec ses partenaires et les associations œuvrant dans la lutte contre le Sida.»
Le ministre burundais de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida souhaite pourtant que cette étape ne distraie personne car, fait-il remarquer, l’objectif est d’atteindre 0% en 2030.