La décentralisation de la cour anti-corruption et la mise en place du ministère de la Bonne gouvernance sont parmi les recommandations formulées par les participants dans un atelier sur les bonnes pratiques de gouvernance et de lutte contre la corruption. Ils ont soulevé des points forts et faibles dans la promotion de la bonne gouvernance au Burundi.
« Le Burundi a des politiques, des bons textes et des institutions étatiques engagés dans la promotion de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption », a indiqué Ernest Ndikumukama, conférencier dans cet atelier organisé, ce 28 février, par l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome).
Il apprécie que le président de la République soit très actif dans la sensibilisation de la population pour la promotion de la bonne gouvernance et la lutte efficace contre la corruption.
Ce juriste salue aussi l’existence de plusieurs associations de la société civile proactives en matière de promotion de la bonne gouvernance, de prévention et de lutte contre la corruption.
Cependant, il fustige qu’il n’y ait pas suffisamment de communication sur les textes visant à promouvoir la bonne gouvernance : « Les outils de promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption sont inconnus ou peu connus du public ».
Selon lui, il y a encore des difficultés de vérification des montants recouvrés en matière de détournement des fonds publics. En outre, il déplore la faible collaboration entre les acteurs publics et privés engagés dans la lutte contre la corruption.
Pour lui, le cadre légal de promotion de la bonne gouvernance, de la prévention et de la lutte contre la corruption est encore lacunaire par rapport aux standards généralement reconnus au niveau international.
Ernest Ndikumukama regrette que la culture burundaise ne facilite pas la lutte contre la corruption : « Il faut changer les mentalités. Il faut une bonne éducation pour que la population dénonce la corruption ».
Des recommandations
Les participants dans cet atelier ont recommandé la mise en place d’un ministère de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Ils appellent aussi le gouvernement à décentraliser la cour anti-corruption dans toutes les provinces du pays.
Pour Ernest Ndikumukama, il faut que les auteurs de détournement soient jugés. Ainsi, il suggère l’élaboration et la publication des statistiques sur le recouvrement des montants relatifs à la lutte contre les malversations économiques et financières.
Jean Bosco Muhungu, membre de l’Association des parlementaires burundais (APB) regrette que le Burundi soit toujours cité parmi les pays les plus corrompus. Il appelle à la modernisation du cadre légal de la promotion de la bonne gouvernance et au renforcement de la synergie entre les acteurs publics, privés et la société civile impliqués dans la promotion dans la lutte contre la corruption.
Le président de la confédération des syndicats du Burundi (CSB), Gilbert Nyawakira, salue l’engagement fort du président de la
République pour la bonne gouvernance : « Cela prouve la volonté politique de combattre la corruption ». Et de se demander si les autres institutions publiques emboîtent le pas du chef suprême.
Pour lui, il faut un réseautage national et international fort pour renforcer le plaidoyer contre la corruption. Et d’appeler les dirigeants à ne pas considérer une association militant contre la corruption comme une ennemie du pays.
Y penser trop, en parler moins et agir efficament.
Le Peuple attend les résultats, la Bonne Gouvernance sur terrain et l’amélioration de son quotidien avec des bonnes perspectives d’avenir pour les nouvelles générations.
Ces discours sans résulats sont vains, fatiguants et désespérants.