Les réfugiés burundais du camp de Lusenda situé à 60 km au sud d’Uvira à l’Est de la RDC viennent de passer deux semaines sans vivres. Et comme si cela ne suffisait pas comme malheur, des crépitements d’armes se font entendre non loin de ce camp.
La colère couvait depuis la semaine dernière quand il leur a été signifié qu’il fallait encore attendre l’assistance alimentaire. La distribution de vivres était annoncée pour la deuxième quinzaine de ce mois de janvier.
Une manifestation était prévue ce lundi, elle a été étouffée dans l’œuf. Des centaines de réfugiés s’étaient déjà rassemblés, les regards fulminants, quand un groupe de jeune a séquestré l’administrateur du camp. Il appelait ces réfugiés à la patience mais ces derniers ont continué à hausser le ton réclamant des vivres.
Craignant un débordement, les militaires assurant la garde dans ce camp ont tiré en l’air pour disperser ces manifestants. «Deux semaines sans vivres c’est intenable. Nous avons perdu tout espoir.
L’attente se fait longue. Si ce mois passe sans vivres, rien ne nous garantit qu’il y aura distribution pour février», se lamente Emmanuel Ntirampeba, représentant des réfugiés burundais de ce camp de Lusenda.
Selon lui, il y a des promesses que la distribution peut se faire d’un moment à l’autre. Mais ce qui est pire, déplore-t-il, c’est que les militaires assurant la garde ne laissent personne sortir du camp pour aller chercher quelque chose à se mettre sous la dent, ces derniers jours. «C’est suite à la situation d’insécurité prévalant dans les environs. Des affrontements entre les FARDC et les Maï-Maï sont signalés dans des localités situées à environ 25 km du camp».
Signalons que ce camp de Lusenda abrite environ 30 mille réfugiés burundais. Ils sont partis en exil suite à la crise politico-sécuritaire de 2015.