La prochaine réunion du comité central de l’Uprona sonne faux pour le mouvement de réhabilitation de ce parti. Cette réaction n’étonne pas le président du parti qui situe les motivations de ses contestataires dans l’ADC-Ikibiri.
<doc4741|right>Le Comité central du parti Uprona décide de la tenue des congrès et c’est dans ce cadre qu’il va se réunir le 29 juillet prochain pour apprécier la nécessité de convoquer un congrès et de fixer l’ordre du jour. C’est aussi l’occasion d’élire les nouvelles institutions du parti au mois d’août, comme cela se fait tous les trois ans.
Concernant la rumeur selon laquelle le mouvement de réhabilitation de l’Uprona envisage d’organiser une autre réunion le 28 juillet, le président du parti ne semble pas étonné : « Ce serait logique puisqu’ils ont contesté ma présidence et juré de ne pas participer à une réunion que j’organise. »
Pas inquiet du tout, Bonaventure Niyoyankana dit de ses opposants qu’ils sont incapables de faire une aile organisée, car ils ne savent pas exactement ce qu’ils veulent. Et pourtant, il affirme que, parmi ceux qui font du bruit, il existe des membres de l’ADC-Ikibiri : « Ils veulent créer le désordre pour gêner l’Uprona afin qu’il quitte le gouvernement et rejoigne l’ADC. Pour eux, l’Uprona a commis une erreur en continuant les élections et en participant dans un gouvernement du Cndd-Fdd. » Le président de l’Uprona souligne, cependant, qu’on ne peut pas s’allier à quelqu’un dans le but de détruire le parti au pouvoir.
Un organe pirate !
« C’est un mensonge qu’ils ont vendu au Cndd-Fdd. On ne peut pas diriger un parti comme l’Uprona avec une telle malhonnêteté » réagit Jean Baptiste Manwangari, face à l’accusation de connivence avec l’ADC-Ikibiri. Il rappelle qu’il présidait la commission d’études de stratégies du parti qui avait fait des recommandations dans le sens de continuer les élections. « Ils veulent montrer au pouvoir en place que nous sommes radicaux pour qu’il les aide à nous mater », indique M. Manwangari, un des chefs de fil du mouvement de réhabilitation de l’Uprona. Quant à organiser une réunion le 28 juillet, il ajoute que cela n’a jamais été envisagé.
Pour Jean Baptiste Manwangari, le comité central de l’Uprona qui va se réunir à Gitega le 29 juillet n’en est pas un : « C’est un organe pirate qui a été mis en place par un bricolage violant les statuts de l’Uprona, en ignorant la légitimité interne du parti et en violant systématiquement ses dispositions » Il se demande ainsi comment ce comité central de l’Uprona peut passer deux ans sans se réunir, alors que le parti est en difficulté. D’après M. Manwangari, il y a un paradoxe : l’existence d’institutions démocratiques, mais collaborant avec un groupe minoritaire qui se maintient en violation des règles internes à l’Uprona. En attendant, le mouvement de réhabilitation attend les conclusions de la réunion de Gitega pour affûter sa stratégie.
<doc4742|left>Une opposition « Nyakuri » …
Léonce Ngendakumana, président en exercice de l’ADC-Ikibiri souligne que l’alliance ne peut pas s’immiscer dans les affaires internes à l’Uprona. Cependant, il comprend que certains de ses membres puissent épouser les revendications de l’ADC. Selon lui, comme Bonaventure Niyoyankana a des problèmes internes au parti, il cherche des échappatoires. « S’il continue dans la logique de casser le parti, il sera scindé en deux et ses membres adhéreront ailleurs », fait-il remarquer. De surcroît, indique-t-il, à travers le projet de la loi sur les partis politiques de l’opposition, le pouvoir veut créer une opposition nyakuri. « Les ailes auront ainsi le choix entre l’ADC-Ikibiri ou cette opposition », conclut-il.