Plus dix huit étudiants de l’Université de Ngozi ont été renvoyés du fait d’une publication faite en début d’année. Cependant, malgré qu’ils aient obtenu gain de cause en justice pour regagner les auditoires, l’université n’obtempère pas.
« Dans notre travail, la discrétion est de mise», affirme le vicaire Pierre Madaraga, président du conseil d’administration de l’Université de Ngozi, à propos du conflit qui l’oppose à ces dix huit étudiants. Ceux-ci viennent de passer plus de six mois en dehors des auditoires.
L’affaire remonte au début de l’année 2012. Ces étudiants, tous à l’époque adeptes de Zebiya, publient un document « prophétique » dans lequel sont prédits des événements à venir pour le pays et pour le monde entier. La publication crée des remous. Des copies sont même transmises à certains hauts dignitaires.
L’Université de Ngozi prend la décision de déclarer {persona non grata} les auteurs de la publication, avant de les renvoyer tous. Parmi eux, des étudiants en médecine IV, V,… D’autres s’apprêtent à entamer leurs travaux de mémoire en droit.
Un véritable feuilleton juridique est engagé. Les étudiants refusent de se plier à la décision et portent plainte. Au Tribunal de grande instance de Ngozi, ils obtiennent gain de cause.
Mais l’Université interjette appel et porte le procès devant la Cour d’appel. Dans l’entre-temps, elle refuse de s’exécuter. Pour la seconde fois, le jugement tombe en faveur des étudiants. Mais l’université refuse de nouveau d’appliquer ce jugement. L’explication ne change pas : « Dans notre travail, la discrétion est notre mot d’ordre », lâche encore le vicaire.
Pour ces étudiants, c’est le désarroi total : « Comment se fait-il qu’une personne ou même une institution n’exécute pas le jugement rendu ? La première fois, cela peut arriver, mais pas deux fois », se désole un des renvoyés. En attendant que l’université se soumette au verdict des juridictions …