Les employés de Lumitel déplorent 63 licenciements en 7 mois de leurs collègues qui devaient bénéficier des contrats à durée indéterminée. D’après eux, la direction ne considère jamais le Code du travail.
Mauvaises conditions de travail, violation du Code du travail, licenciements abusifs, entre autres manquements de la société de télécommunication Lumitel selon ses employés.
Ils ont protesté, ce mardi 7 août, dans tout le pays. 63 ont été déjà renvoyés dès le début de cette année. Lumitel maintient son personnel sur des contrats à durée déterminée (CDD). Avant que ceux-ci n’arrive à terme, elle leur propose un stage.
«Nous avons voulu manifester notre mécontentement. Nous sommes malmenés par notre employeur», explique Luc Rigi (pseudo), l’un d’eux.
Cela faisait 4 ans que les 63 employés exerçaient pour le compte de cette société d’origine vietnamienne. Après le renouvellement des contrats à deux reprises, ils avaient l’espoir de bénéficier des contrats à durée indéterminée (CDI). Ils invoquent le Code du travail : «Le contrat de travail à durée déterminée ne peut être renouvelé plus de deux fois sauf en ce qui concerne les travailleurs temporaires».
Le directeur général de la société leur a expliqué en janvier dernier que le climat des affaires au Burundi n’est pas prometteur. Ainsi, Lumitel n’envisage pas le renouvellement de la licence d’exploitation en 2035.
D’après Luc Rigi, le directeur leur a fait croire que cette société a convenu avec le gouvernement burundais du gel des CDI : «Ce qui n’était que mensonge». 104 autres employés sont susceptibles d’être congédiés avant la fin de cette année.
« La direction tourne le couteau dans la plaie »
Lin Ciza (nom d’emprunt), un autre employé, regrette que le patron leur refuse la délivrance des attestations de service. Alors qu’ils pouvaient s’en servir pour chercher du travail ailleurs : «Il préfère demander aux licenciés de revenir au statut de stagiaire».
Autrement, il les fait remplacer par des stagiaires contre des traitements minables : «Une forme d’exploitation de la jeunesse burundaise en proie au chômage».
En plus, Lin Ciza déplore que des contractants soient rémunérés comme des journaliers : «Nos salaires sont calculés en fonction du nombre de jours prestés. Les jours durant lesquels nous sommes malades ou en congé sont impayés».
Et de confier qu’ils sont menacés quand ils tentent des revendications de leurs droits : «Avec arrogance, le directeur général nous a assurés qu’il n’aura pas du mal à nous remplacer, qu’il a beaucoup de lettres de demande d’emploi dans les tiroirs».
M. Ciza soutient que l’Inspection générale du travail avait tout de même intercédé en leur faveur. Elle avait notamment recommandé la conclusion des contrats à durée indéterminée. Son contrôle en début de cette année avait fait état de 251 travailleurs qui n’avaient pas des CDI. Aisni, ils ne bénéficiaient pas des services de sécurité sociale. «Notre employeur a fait fi de cette note», conclut-il.
Contacté, le directeur général de Lumitel se refusé à tout commentaire pour le moment.