Le personnel de la société de télécommunication Lumitel a débuté, ce jeudi 6 septembre, un mouvement de grève. Il s’indigne contre des ‘‘mauvaises conditions de travail’’. La direction parle de sabotage d’un processus de médiation en cours.
A travers tout le pays, les bureaux de cette société étaient fermés à clé. A l’agence commerciale de Bujumbura, en plein centre-ville, des manœuvres défonçaient les portes en cassant les serrures vers 9h30. «Nous avons pris soin de fermer les bureaux pour sauvegarder le matériel de travail», expliquera sous couvert d’anonymat l’un des employés en grève.
Pour rappel, cela faisait exactement un mois, ce personnel avait marché dans tout le pays, dénonçant des manquements de leur employeur . «Nous croyions que notre patron allait tenir compte de notre mouvement de protestation et répondre à nos plaintes. C’était comme un avertissement, un clin d’œil», soutiennent ces employés.
Cela n’a pas été le cas. Dans cet intervalle, ils ont toujours essayé de rencontrer leur directeur, en vain. L’inspection générale du travail a également convoqué les confrontations des deux parties à deux reprises. «C’est à ce moment-là qu’il a cherché à nous diviser pour s’entretenir avec une partie qu’il tentait de corrompre». Ainsi, la rencontre prévue le lundi 3 septembre dernier manquera.
«Le directeur devra assumer ses responsabilités»
D’après J.R, un des représentants de ces employés, la grève lancée ce jeudi répond au «mépris de notre directeur qui ne veut jamais nous écouter». Il dénonce « les stratagèmes» de cette autorité qui «cherche sans cesse à cacher la fumée d’une maison qui brûle».
Selon lui, le directeur a dépêché des individus pour assurer le service minimum afin de cacher au public la réalité de la grève. Il souligne que «ces gens» leur sont inconnus. «Ainsi, le directeur devra assumer la responsabilité des pertes. Car c’est lui qui a ordonné de défoncer les portes».
M. Rutwe s’en tient particulièrement à ceux qui travaillent dans le service commercial. Ils avaient conservé des téléphones, des cartes Sim et de l’argent dans les bureaux respectifs. «Il aurait appelé les responsables pour faire l’inventaire».
Ce représentant admet ne craindre rien. «Nous sommes dans nos droits et nous avons respecté les étapes prévues par la loi». Il invoque un préavis de grève. Il demande au patron de Lumitel d’accepter les échanges afin de discuter et pallier les défis.
J.R en appelle en outre au secours de l’Etat. «Ce dernier devrait être vigilant comme garant des droits de tout citoyen burundais».
Via un communiqué, le directeur général de Lumitel soutient que ces employés ont passé outre le Code du travail. Selon Nguyen Huy Tan, «le droit de grève est subordonné à l’épuisement de tous les moyens pacifiques avec l’employeur». Selon lui, la grève est déclenchée alors que la médiation conduite par l’inspection générale du travail était en cours. «Ils auraient dû attendre l’issue de ce processus de médiation».
Le directeur général de Lumitel accuse «un groupe de travailleurs» dont les contrats vont bientôt expirer d’entrainer d’autres qui voulaient travailler. «Ces derniers le font parce qu’ils pensent que leurs contrats ne seront pas renouvelés».