Mardi 05 novembre 2024

Économie

Lumicash/Ecocash : Les super agents et agents aux abois

08/02/2022 1
Lumicash/Ecocash : Les super agents et agents aux abois
Ecocash et Lumicash restent unanimes sur les nouveaux tarifs

Après la hausse des frais de transaction pour les clients et la baisse des commissions pour les intermédiaires, ces derniers disent avoir suspendu les activités. Ils menacent de retirer tout leur argent électronique et quitter pour de bon les services Lumicash et Ecocash.

Dans une note qui a circulé depuis la semaine dernière, certains super agents et agents ont appelé leurs collègues à suspendre les activités et à se diriger vers les agences de Lumitel et Econet pour retirer leurs montants se trouvant sur leurs comptes Lumicash et Ecocash.

Même appel aux usagers de ces services : « Nous demandons à la population à se rendre aux bureaux de Lumicash et Ecocash pour retirer leur argent depuis jeudi le 3 février ».
Dans une correspondance à sa clientèle de ce 3 février, la direction de Lumicash a fait comprendre que cette note émanant des super agents et agents était une rumeur : « Lumicash affirme que cette rumeur ne devrait pas inquiéter nos clients, car nos services resteront fonctionnels ».

A 10 heures, ce 7 février, un petit nombre d’agents Lumicash/Ecocash étaient au centre-ville de Bujumbura. Les places où ils se regroupaient en attente des clients étaient presque vides.

Au centre commercial de Lumitel, une dizaine d’agents retiraient l’argent sur le guichet Lumicash. Ils se disent remontés suite à la non-exécution de la décision de la BRB suspendant les nouveaux tarifs sur les transactions et les commissions.
« Je viens de retirer mon argent électronique en cash. Je vais quitter la vente des services Lumicash/Ecocash pour investir dans un autre business », confie un agent rencontré au centre commercial de Lumitel au centre-ville.

Pour lui, avec la baisse des commissions sur les transactions, la perte est énorme : « Avec les anciens tarifs, je pouvais gagner plus de 100.000 BIF par mois, mais avec ces nouveaux tarifs, je peux gagner à peine 50.000 BIF ».
Un autre agent regrette du deux poids deux mesures entre la Banque centrale et les compagnies de téléphonie mobile : « C’est incompréhensible que la BRB prenne une décision de suspendre les nouveaux tarifs, et que les compagnies télécoms refusent de l’exécuter ». Et de demander à la BRB de veiller au respect de sa mesure prise le 19 janvier.

« Il faut survivre avant tout »

Malgré la suspension des activités, quelques agents portant des gilets des services Lumicash/Ecocash se voient dans différents endroits au centre-ville. Certains disent en train d’assurer le service minimum.

« Je ne fais que vendre les unités de recharge. En ce qui est de Lumicash et Ecocash, j’attends que les deux sociétés de téléphonie mobile sursoient à la mesure de revoir en baisse les commissions », explique un agent. Il était en train de servir ses clients. Il demande au gouvernement d’intervenir pour la régulation de ces services.

Pour un autre agent, il faut survivre avant tout. Elle fait comprendre que la vente de la monnaie électronique est sa seule source de revenu : « Comment vais-je payer le loyer, subvenir à d’autres besoins si je suspends les activités ? ». Elle aussi se dit indignée contre la baisse des commissions, mais préfère continuer de travailler malgré les pertes.

Pour rappel, les sociétés de téléphonie mobile Econet et Lumitel ont généralement revu en hausse les frais de transfert et de retrait pour leurs services Ecocash/Lumicash depuis le mois dernier. Elles ont ensuite revu à la baisse les commissions pour les agents jusqu’à plus de 30 %.

Néanmoins, dans une lettre de ce 19 janvier, la Banque de la République du Burundi (BRB) a instruit les deux sociétés de suspendre les nouveaux tarifs et maintenir les anciens tarifs, une mesure qui n’a pas jusqu’ici entré en vigueur.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Stan Siyomana

    1. Dans leur « plan d’affaires » les super agents et les agents pourraient être très vulnérables avec ce seul et unique service à vendre: le transfert d’argent et la vente d’unités.
    « « Avec les anciens tarifs, je pouvais gagner plus de 100.000 BIF par mois, mais avec ces nouveaux tarifs, je peux gagner à peine 50.000 BIF »…
    Elle fait comprendre que la vente de la monnaie électronique est sa seule source de revenu : « Comment vais-je payer le loyer, subvenir à d’autres besoins si je suspends les activités ? »… »
    2. Au Burundi, dans un kiosque ou un magasin où ces services électroniques seraient vendus à côté d’autres marchandises, l’employé ne va pas passer tout son temps à attendre pour seulement jouer le rôle d’intermédiaire entre les clients et Ecocash ou Lumicash.
    Donc, même si les commissions sont réduites, il pourrait survivre.
    Ce système serait simulaire aux convinience stores (USA), dépanneurs (Canada) et épiceries (France).
    « A convenience store, convenience shop, corner store or corner shop is a small retail business that stocks a range of everyday items such as: coffee, groceries, snack foods, confectionery, soft drinks, tobacco products, lottery tickets, over-the-counter drugs, toiletries, newspapers and magazines…
    Such stores may also offer money order and wire transfer services, along with the use of a fax machine or photocopier for a small per-copy cost. Some also offer to sell tickets or recharge a smart card, like the OPUS card in Montreal… »
    https://en.wikipedia.org/wiki/Convenience_store

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