Pas de chèque en blanc pour le gouvernement». Pour le Commissaire européen au Développement, le Burundi devra faire des efforts dans la bonne gouvernance.
<doc5769|left>M. Andris Piebalgs s’est réjoui de voir « réunis tant d’amis du Burundi, un pays en paix, même si elle reste fragile. » Le Commissaire s’est félicité du « chemin parcouru » et a souligné que la « situation sécuritaire est stabilisée », le pays disposant « d’institutions plus stables. »
La démocratie a franchi une étape en 2010 et les prochaines échéances se préparent déjà. Le Commissaire a réaffirmé la disponibilité de l’UE à appuyer le processus mais avec une nuance : « En tirant des leçon de 2010 » a-t-il déclaré.
Il s’est gardé de donner des chiffres sur le prochain FED de 2014 à 2020 mais un domaine sera certainement privilégié : l’énergie. Des discussions sont avancées sur ce sujet entre l’UE, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque Mondiale et le gouvernement burundais. Des barrages sur Jiji et Murembwe sont à l’étude et un investissement de l’ordre de 210 millions d’euros serait débloqué : « Mais ces investissements ne pourront pas avoir lieu sans une réforme en profondeur de la Regideso », a prévenu le Commissaire Européen.
Autre secteur prioritaire de l’UE, l’insécurité alimentaire. Toutefois, l’UE demande au gouvernement de maîtriser « la question foncière et le planning familial. »
Un autre domaine d’intervention sera la gestion des rapatriements des réfugiés. L’UE, en partenariat avec le HCR, assistera le gouvernement dans le retour prochain des réfugiés de Mtabila.
M. Piebalg a indiqué que la question de l’appui budgétaire doit reposer sur une relation de confiance entre les partenaires. Il a plaidé pour « un réel dialogue politique y compris sur des questions liées à la gouvernance économique et démocratique : il n’ y a pas de gouvernance sans développement, de même qu’il n’y a pas de développement sans gouvernance » a-t-il souligné. Avant d’ajouter : « Je salue les efforts accomplis par le gouvernement dans la lutte contre la corruption mais il reste beaucoup à faire pour éradiquer le fléau qui compromet l’avenir du pays. »
Il s’est félicité de la prochaine tenue des « Etats généraux de la justice que l’UE est prête à soutenir » car « il est essentiel que les citoyens aient confiance dans les institutions, dans une justice indépendante ». Le Commissaire a demandé encore un effort dans la lutte contre l’impunité et l’arrestation des commanditaires des exécutions extrajudiciaires documentées par les Nations Unies.
Au niveau des libertés politiques, il a été clair : « Je plaide pour la création des conditions d’un espace public et politique où toutes les composantes de la société pourront trouver leur place : autorités politiques, opposition extraparlementaire, la presse…, c’est important pour les élections de 2015 »
Enfin, M. Piebalg a rappelé que l’aide internationale à elle seule n’a jamais garanti le développement d’un pays, « le rôle des investissement privés et crucial » et pour cela, le Burundi doit attirer et garantir la sécurité des investissements privés.