«Les conclusions de la commission sont extrêmement graves et exigent notre plus grande attention», lit-on dans le communiqué sorti ce lundi 17 septembre au sujet du rapport de la Commission d’enquête sur le Burundi.
Les experts des Nations unies ont constaté la persistance de «graves violations» et atteintes des droits de l’Homme. Certaines d’entre elles «pourraient être constitutives des crimes contre l’humanité».
Ce communiqué mentionne entre autres des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des cas de tortures, des violences sexuelles, des arrestations et des détentions arbitraires.
L’Union européenne dénonce le climat d’impunité général au Burundi. Elle dit être vivement préoccupée par la situation des droits de l’Homme. «Vu la gravité de la situation, l’Union européenne souligne l’importance d’un suivi continue de la situation des droits de l’Homme au Burundi par le Conseil». Sur ce, elle envisage de déposer une résolution pour le renouvellement du mandat de la commission en vue d’approfondir les enquêtes.
Les 27 visent la réussite des élections en vue : «L’UE souhaiterait demander aux membres de la Commission quelles mesures pourraient être mises en œuvre afin que le processus électoral se déroule dans un climat ouvert et pacifique et qui garantisse la crédibilité des futurs élections ?»
L’Union européenne appelle Bujumbura à rétablir «entièrement» la coopération avec les mécanismes au plus vite. En outre, il l’exhorte à garantir aux membres de la commission d’enquête sur le Burundi l’accès complet au territoire.
Dans sa conférence de presse tenue ce lundi, le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, invite les membres de la Commission d’enquête sur le Burundi à analyser objectivement le fonctionnement du système judiciaire burundais et les lois qui en sont à l’origine. Sinon, leur document a été concocté sur ’’base des faits non vérifiés’’.
Certains dossiers ont déjà été clôturés. Notamment le dossier sur l’assassinat de Christophe Nkezabahizi, journaliste cameraman à la RTNB, le dossier de 195 personnes inculpées dans le cadre du «mouvement insurrectionnel» de 2015, celui sur l’assassinat de Zed Feruzi, président du parti Union pour la paix et la démocratie (UPD).
Le procureur général de la République reconnaît tout de même que tout n’est pas parfait : «Certes le système judiciaire burundais a des lacunes mais ils sont en train d’être corrigés petit à petit dans le cadre d’une réforme qui a commencé par le Conseil supérieur de la Magistrature».