Mardi 05 novembre 2024

Archives

À Lubumbashi : mettre l’écrivain devant ses responsabilités

05/05/2013 Commentaires fermés sur À Lubumbashi : mettre l’écrivain devant ses responsabilités

Poètes, peintres, musiciens, photographes ; les artistes ne sont pas toujours compris. Le public, des fois, exige trop des artistes et ne veut pas entendre. Parole aux artistes.

Ketty, poète

{Est-ce que le public comprend toujours votre message de poète? Ou il comprend de travers, des fois?…}
Oui et non. Lorsque le poème est très clair, le public saisit le sens global du texte. Mais il est aussi arrivé que mes poèmes soient interprétés de manière très fausse. Par exemple pour ‘Les petits hommes’. Les gens n’ont cru que je parlais d’une histoire d’ethnie.

{Est-il important que le public comprenne le message d’un poème? Pourquoi ?}
A partir du moment où l’on choisit de publier ses textes, il y a un désir de partage, et donc implicitement un espoir de compréhension peut être pas entière mais commune.

{Quand est-ce le poète peut dire que le message est arrivé à destination ?}
Jamais. Le cheminement d’un poème est infini, ce serait le limiter que de lui assigner des barèmes de ‘monitoring et évaluation’… L’art n’a pas de limite, ni le temps, ni dans notre conscience collective.

Teddy Mazina, photographe et journaliste à Renaissance

{Est-il important que le public comprenne l’artiste ?}
Je n’ai pas besoin que les gens comprennent. Je fais de l’activisme pour la mémoire. Demander à être compris, aimé ou ne pas être aimé, ce n’est pas beaucoup mon souci. Ce qui m’intéresse c’est de montrer les situations qui ne sont pas vues puisque mon rôle est d’observer.

{Avez-vous l’impression que le public comprend le message des artistes ?}
Il ne s’agit pas d’une question de compréhension, il s’agit de toucher les gens. Parvenir à capter l’attention sur sa photo, sa peinture, ses poèmes, c’est cela l’essentiel. Après, que les gens réagissent.

{Pourquoi les gens reçoivent différemment le même message ?}
Les gens n’ont pas la même culture, la même formation, la même tolérance.

{Quand est-ce que l’artiste peut dire que le message est passé ?}
L’important, c’est que les gens soient touchés, c’est que les gens ne soient pas indifférents à ton travail. S’il y en a qui applaudissent, ça ne dépend pas de nous. Car l’œuvre appartient à tout le monde.

Olivier Nimbona (bassiste), Sikubwabo Roméon (chanteur et guitariste), de Lion Story, musiciens

{Pourquoi une différente perception du même message ?}
Les gens n’ont pas les mêmes besoins, les mêmes soucis. Quand le message de l’artiste ne les concerne pas directement, ils ne réagissent pas. Par exemple, il y a des gens qui n’aiment pas du tout la politique, ils n’aimeront jamais une chanson qui parle politique.

{Est-il important d’écouter les critiques du public ?}
Les critiques sont nécessaires sur la forme et sur le fond. Il y a toujours des aînés qui ont des conseils indispensables pour avancer.

{Quand est-ce le musicien se dit que le message est passé ?}
Quand les gens dansent sa musique dans une soirée ou quand il y a un changement dans la société.

{Cela arrive-t-il que le musicien soit incompris ?}
Des fois. Bahaga n’a pas été compris un jour, et les gens ont mal interprété notre chanson « ikiza ».

{Quand on chante, doit-on penser au public, d’abord, ou à l’art ?}
A l’art. On chante d’abord par passion.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 504 users online