Le président de l’union Burundaise des Journalistes(UBJ), Alexandre Niyungeko, a redit, lors de l’émission passée de club de la presse, sa conviction sur les poursuites judiciaires en cours contre deux correspondants de presse indépendants à Bubanza : « S’il y avait quelque chose qui pouvait inquiéter le pouvoir, ce ne sont pas les journalistes, mais le contenu des allégations émanant du bureau local des Nations-Unies sur un possible armement de civils. Ainsi, je conclus que ces interpellations sont des harcèlements, car les mis en cause parlaient de faits, ont donné la parole à toutes les parties… »
De l’avis de Willy Nyamitwe, le conseiller principal chargé des questions de presse et communication à la présidence de la République, « ce sont, certes, des confrères et, au nom de la confraternité, je voudrais bien les défendre, mais il faut aussi laisser la justice faire son travail. Ce que nous voulons, c’est le respect de la loi. Il n’y a aucune raison à ce qu’un journaliste ne respecte pas la loi. Une information peut causer des dégâts ».
Pour Bob Rugurika, le directeur de la Radio Publique Africaine (RPA), les poursuites en question sont consécutives au contenu de la note interne du BNUB faisant état d’une distribution d’armes aux Imbonrakure. L’autre fait, selon lui, est que les confrères sont toujours poursuivis par le parti au pouvoir. « Ces allégations du BNUB ont fait peur à tout le monde, y compris la communauté internationale. Les journalistes sont donc victimes d’avoir soulevé des inquiétudes au sein de la population à Bubanza. Il y a eu des citoyens qui n’ont pas passé la nuit chez eux. » Et de conclure : « Le pouvoir devrait plutôt prouver devant la face du monde que ces allégations étaient infondées. »