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L’équivalence des diplômes n’est plus un problème dans l’EAC

05/05/2013 Commentaires fermés sur L’équivalence des diplômes n’est plus un problème dans l’EAC

Un atout de l’intégration régionale. Les diplômes burundais sont reconnus au sein de la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Spécialement au Rwanda. Par ailleurs, un système récemment adopté vise l’harmonisation des titres académiques dans la région.

<doc3305|right>Emile Ntakarutimana est un Burundais vivant à Kigali. Économiste de formation à l’Université du Burundi, il travaille actuellement dans un cabinet privé d’Audit depuis deux ans à Kigali. Selon lui, les diplômes burundais sont reconnus au Rwanda : « Il arrive même qu’un étranger gagne plus qu’un Rwandais s’il a un bon curriculum vitae et de l’expérience dans son domaine. »

Cet avis est partagé par Méthode Tutuza, un Burundais employé à la Ligue des Droits de la personne dans la région des Grands Lacs (LDGL) à Kigali. Pour cet historien, des Burundais n’ont pas de problèmes particuliers pour être embauchés au Rwanda : « C’est surtout le CV et l’expérience qui comptent, car leurs diplômes sont généralement reconnus. »

Même au sein de ministère rwandais de la Fonction Publique, l’avis semble le même. Tito. M, chargé du département des salaires audit ministère, affirme qu’il y a des Burundais engagés comme enseignants au Rwanda même s’ils ne sont pas nombreux : « Ils sont souvent sollicités pour leurs connaissances des cours des sciences comme les mathématiques, la physique et la chimie. » Et d’ajouter que ceux-ci pourraient même être nombreux sauf que la langue anglaise les bloque, car le Rwanda évolue plus vers l’anglophonie.

Quid de la procédure de l’équivalence

En plus de ces Burundais, des Rwandais détenteurs des diplômes décrochés au Burundi sont facilement embauchés sur base de ces diplômes. C’est le cas R.M, un Rwandais qui a fréquenté l’Université du Lac Tanganyika de 2006 à 2010. Chargé des questions juridiques dans une banque à Kigali, ce juriste de formation indique qu’il n’a pas eu de difficultés pour être embauché dès son retour au pays natal : « J’ai présenté mon diplôme de licence en droit et après avoir passé un examen et une interview comme tout le monde, j’ai eu le poste. » Il ajoute qu’il lui a fallu juste une équivalence de diplôme du ministère rwandais de l’Éducation.

Cette équivalence est octroyée par le haut conseil de l’Education. Dickson Mushabe, assistant administratif du directeur exécutif dudit conseil indique que la plupart des demandeurs veulent ou bien continuer leurs études au Rwanda ou bien chercher un emploi.

Pour ce faire, quatre vérifications sont opérées : l’identité du détenteur du diplôme, la validité du diplôme (si délivré par une institution agréée), les programmes et le volume horaire des cours. Après ces vérifications, le haut conseil de l’éducation délivre l’équivalence qui doit signifier clairement quel titre académique correspond au diplôme présenté à partir de la catégorisation en vigueur au Rwanda.

Des diplômes reconnus mais pas en équivalence

C’est effectivement là où le bât blesse, selon un responsable de l’enseignement supérieur au Burundi. Alors que nous parlons de licence, maîtrise et doctorat, les trois paliers de formation au Burundi, les autres pays de l’EAC parlent de bachelor, master degree et PHD. Ce qui fait qu’une licence équivaut au master 1 alors que ce master 1 n’est pas un diplôme, poursuit-il. Conséquence, les lauréats burundais qui veulent entrer en doctorat dans ces pays, sont obligés de faire une année supplémentaire. Ce qui constitue une perte de temps et de moyens.

Pour palier à ce problème, le ministère de l’Enseignement Supérieur a adopté le système LMD à partir de l’année académique qui vient de débuter à l’université du Burundi. Pour ce responsable de l’enseignement supérieur, c’est la seule solution. Car les licences, ingéniorats et doctorats délivrés au Burundi ne sont pas reconnus en équivalence dans les pays de l’EAC. « Nous sommes dans un processus d’harmonisation à l’EAC, des curricula en termes des programmes enseignés, des travaux pratiques ou dirigés et la qualification de l’enseignant qui dispense ces cours. »

Après l’harmonisation des curricula, les universités ou instituts supérieurs donneront des titres académiques reconnus partout dans les pays de l’EAC car on aura enseigné la même chose dans des volumes horaires similaires.

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