L’atmosphère politique au Burundi est quasi irrespirable aujourd’hui. Personne n’est capable de formuler un message d’espoir qui réconforte les éplorés, qui rassure les effrayés et encouragerait les pessimistes. L’heure est aux questions sans réponses, aux assassinats ou attentats sans auteurs avérés. Et pourtant, tout le monde semble d’accord pour une reprise de négociations. Mais sur quels enjeux pourraient-elles porter ? D’un côté, les « Maîtres des lieux » installent leur pouvoir contre vents et marées et de l’autre l’opposition politique et civile crie à l’illégitimité des institutions nouvelles et au « hijacking » du pouvoir…
Les termes d’un dialogue futur
Lors d’une crise, la plus grande difficulté réside dans la définition précise des questions à débattre. Cette étape franchie, la moitié du chemin vers la réconciliation et la reconstruction nationale est déjà parcourue.
Malheureusement en l’occurrence, il semble que ce soit là que précisément le bât blesse. Si l’opposition, rassemblée au sein du CNARED (Conseil National pour le Respect des Accords d’Arusha, pour la paix et la réconciliation au Burundi et la restauration de l’Etat de droit), exige le retour à l’Etat de droit en revenant à un processus électoral convenable permettant l’élection d’un chef d’Etat et de nouvelles institutions législatives ; le pouvoir en place ne parle que d’une éventuelle « ouverture » permettant à certains opposants d’obtenir des portefeuilles gouvernementaux grâce à sa grande magnanimité.
Un Exécutif fourre-tout
Des négociations qui consisteraient en un marchandage de portefeuilles et de postes juteux dans des secteurs privés contrôlés directement ou indirectement par l’Etat seraient un désastre pour le futur du pays. D’abord les nouveaux commis de l’Etat ne travailleraient que pour remplir leurs poches et celles des leurs. Ensuite, la corruption battant son plein, les mésalliances et les trahisons seraient monnaie courante au détriment d’une politique de développement qui se préoccupe de l’intérêt général.
Par ailleurs, un renversement brutal du pouvoir en place ne garantit nullement que les nouveaux détenteurs des rênes du pouvoir les tiennent dans le respect strict des règles démocratiques. En accédant au pouvoir par la force, l’inclination naturelle est de s’y maintenir par les mêmes moyens…
Une transition salutaire
Si les négociations de demain pouvaient aboutir à l’installation d’un pouvoir transitoire qui serait dirigé par des personnalités consensuelles promettant d’organiser les futures élections dans un délai précis sans y participer elles-mêmes, ce serait le début d’une ère nouvelle pour le pays.
En apparence, une telle solution semble simple et relever du bon sens. Pourtant, rien ne dit que c’est par cette porte étroite, il est vrai, que la gestion de notre crise sera gérée. En tout état de cause, le refus de l’ouverture à des solutions négociées risque de nous mener immanquablement à la guerre et ainsi plonger le pays dans l’inconnu.
Nous sommes condamnés à trouver « l’os du vent » ou sombrer dans le chaos.
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(i)Une traduction d’une expression rwandaise par le célèbre écrivain François-Xavier Nayigiziki pour parler d’un problème insoluble. Cela pourrait être l’équivalent de « la quadrature du cercle » en Français ou « Umuzi w-ibuye » ( « la racine de la pierre ») en Kirundi.
Mes chers amis, l’annulation d’une élection n’est pas un processus facile à négocier et on peut être quasi sûr que le cndd-fdd n’acceptera jamais que cette annulation soit mise à l’ordre du jour des négociations. Alors que va-t-on négocier en tant que patriotes pour préserver la paix dans notre pays? Chacun peut mettre sa contribution dans la balance. Mais, rappelons-nous qu’un mandat de cinq ans qui commence bientôt prendra fin en 2020. Ne faudrait-il pas nous assurer que l’actuel président ne puisse manipuler les lois pour revenir après 2020 au lieu de chercher des solutions dans la violence où personne ne maitrise vraiment l’issue?
@Ngendahayo J.Marie,
Oui, Mr NGENDAHAYO, on s’enfonce dramatiquement dans la crise liée à un 3è mandat probablement de trop pour le Président NKURUNZIZA. En plus, j’ai de plus en plus l’impression que les auteurs de cette crise la veulent absolument tribalo-ethnique pour pouvoir respirer un peu. L’assassinat sans raison aucune, le 15 Août, de Mr BIKOMAGU, ancien Chef d’Etat-Major des FAB, à la retraite depuis belle lurette et qui ne s’occupe plus de la politique depuis près de 20 ans maintenant semble corroborer mon opinion sans parler des différents discours de campagne de Mr NKURUNZIZA où on l’entendait marteler régulièrement des thèmes tribalo-ethniques (kubera bimwe vya kera bitagishoboka etc..) qui ne sont pas du tout d’actualité. Néanmoins les Burundais ne sont pas dupes. Ils comprennent très bien que la crise du moment n’est pas un problème ethnique Hutu-Tutsi mais la volonté d’un homme avec un groupe de gens, probablement minoritaire à ses côtés, de se maintenir au pouvoir coûte que coûte sachant très bien que les Accords d’Arusha et la Constitution burundaise (qu’il a d’ailleurs échoué à changer en mars 2014 par une voix) le lui interdisent formellement.
Si la crise était Hutu-Tutsi, des centaines de militants Hutu du FNL-aile Rwasa n’auraient pas été exécutés. Des gens comme Pierre Claver Mbonimpa n’auraient pas été agressés dans un but probable de se débarrasser d’un témoin gênant en matière de violations massives des droits de l’homme par le pouvoir burundais. C’est donc un Gouvernement en difficultés en termes de crédibilité tant nationale qu’internationales (plusieurs partenaires du Burundi, dont les USA, les NU, l’UE etc… se sont exprimés en faveur de la non crédibilité des élections récemment organisées par le pouvoir) qui essaie toutes les stratégies, y compris, celle de ramener la crise sur le terrain tribalo-ethnique, pour survivre.
Comme je le dis souvent dans ce forum, la force et la violence de l’Etat vis-à-vis de ses propres citoyens ne règleront jamais la crise profonde dans laquelle nous sommes embourbés. La violence appelle la violence et tout est à mettre sur la responsabilité du leadership politique au sommet de l’Etat. C’est la logique de la responsabilité institutionnelle ou nationale qui dépend de ceux qui gouvernent et non de ceux qui s’opposent au pouvoir. .
Qu’il le veuille ou non, NKURUNZIZA, récemment mal élu et dans un contexte inacceptable pour beaucoup, par rapport aux textes réglementaires nationaux (constitution nationale, accords d’Arusha), devra négocier. Il est dans une position faiblesse extrême et la seule façon de s’en sortir et de négocier. Contrairement à ce qu’il s’imagine peut-être, la politique de l’autruche, ne sera probablement pas payante pour lui tant les pressions de toutes parts sont fortes. L’avenir proche nous réserve encore beaucoup de surprises au Burundi. Let us wait and se.
Démocratiquement = numériquement?
Transition… transition. Quel pouvoir peut accepter la transition quand il peut organiser des élections ? Il faut voir ceux qui désirent la transition. Combien obtiennent-ils quand il y a des élections normales?
Le gouvernement de transition à toujours été le but final du mouvement Arusha car beaucoup du mouvement veulent le pouvoir et savent qu’ils ne peuvent être démocratiquement élu , sauf que la période ou on pouvait gouverner au Burundi sans passer par les urnes est révolue et voir des articles qui continuent de faire peur au burundais en présageant la guerre alors que le gouvernement a assurer que quoiqu’il arrive cela n’arrivera pas contribue fortement à l’exil de compatriote , ce genre d’article devrai commencer a être remis en question cela n’aide aucunement le pays
Mon intervention n’est nullement une critique à votre égard Mr Ngendahayo mais l’affirmation suivante m’étonne: « Par ailleurs, un renversement brutal du pouvoir en place ne garantit nullement que les nouveaux détenteurs des rennes du pouvoir les tiennent dans le respect strict des règles démocratiques. En accédant au pouvoir par la force, l’inclination naturelle est de s’y maintenir par les mêmes moyens… » Cette affirmation me fait tiquer car elle confirme que, tout en luttant contre le 3eme mandat de Nkurunziza, beaucoup parmi nous ne n’y croyaient pas ou ne souhaitaient certainement pas le départ de Nkurunziza , par peur d’un lendemain incertain. Vous me direz Mr Ngendahayo que vous n’avez jamais suggérer une telle extrapolation! J’en conviens , cependant , en politique – et vous le savez mieux que moi – vous qui avez occupé , par le passé de hautes responsabilités, que les attitudes , les comportements comptent aussi bien que les actes concrets . J’en ai pour preuve que les manifestations anti Nkurunziza n’ont que rarement connus la participation des personnes d’un certain age ( autour de la cinquantaine moi par exemple ) . Je comprends votre préoccupation Mr Ngendahayo et si je me permettais de vous souffler à voix basse ce que je pense de tous ceux qui veulent nous gouverner , je ne crois pas dans la capacité de Mr Rwasa à gouverner ce pays du fait des nombreuses casserolles qu’il trimballe: le dossier des banyamulenge tués , l’affaire du bus Titanic etc et surtout son incapacité à respecter la parole donnée ( face à Nditije dans la coaltion Amizero y’Uburundi) ca en dit long sur la suite de son comportement, je doute donc de son intégrité. Et du coup il se fragilise lui même . Lui et Mr Nditije nous ont donné la la consigne de ne pas aller voter , nous avons respecté la consigne et voilà Rwasa qui accepte de siéger au parlement !!!!! S’ils avaient donnés une consigne contraire , je suis sur qu’au moins Amizero y’uburundi seraient mieux représentés au parlement et au sénat mais surtout au niveau des administrations de base. Mon avis par rapport à Nditije est plutot plus favorable , il est capable d’être un démocrate mais surtout il est bien entouré . Et que dire de Madame Concilie Nibigira et son marigot de roitelets qui tournent autour d’ellle ? Connaissez vous la conscience politique d’akanyegeri? ( je n’ai pas le mot francais pour cela) , c’est ce que je pense d’elle . Alors que dire ? Nous passons d’une catastrophe à une autre en Nkurunziza et une partie de son parti politique nous ont plombé l’atmosphère , nous sommes parti pour une ou plusieurs décennies d’insécurité , ils nous empêchent de l’ouvrir , on se défendra par la manière qu’il comprend le plus .
Mes chers amis je pense que les français disent que le ridicule ne tue pas, peut importe les conditions que les élections ont eu lieu, le peuple s’est exprimé, juste le grand malaise pour ce pays c’est cette culture de marchandage politicienne infinie, Et je pense qu’aussitôt que nous allons continuer à jouer ce jeu les convoitises et la situation comme celui que le pays vive aujourd’hui risque de continuer indéfiniment, qu’il mouille ou qu’il neige, il ne faut pas que les partis qui n’ont pas participé aux élections ne soient pas dans un gouvernement peu importe. Sinon, twoba turiko turasasira indava, kandi ntaho twobaturiko turaja.