Samedi 23 novembre 2024

Archives

L’orthopédiste de l’hôpital de Gitega : la Chine peut être fière de lui

05/06/2013 Commentaires fermés sur L’orthopédiste de l’hôpital de Gitega : la Chine peut être fière de lui

Dans moins de deux ans que l’orthopédiste chinois vient de passer à l’hôpital régional de Gitega, il a déjà effectué plus de 400 opérations, 3000 consultations, et 1000 interventions d’urgence. Les actes du coopérant chinois réussissent presque à 100% .Ses paires l’estiment, les patients ne tarissent pas d’éloges. <img3027|left>De petite taille, cheveux noirs et visage rond, Deng Chang Hua est l’un des neuf médecins chinois travaillant à l’hôpital régional de Gitega. Chaque matin, avant d’entrer dans son bureau, il fait d’abord le tour des malades. Ces derniers, par dizaines, attendent d’être opérés. Les gardes-malades attendent devant la porte de son cabinet, les clichés à la main. Accompagnés par des infirmiers, il indique ceux qui doivent être opérés immédiatement selon la gravité de la blessure. Parfois, on l’informe que la salle d’opération n’est pas libre et qu’il doit attendre. En quittant sa région natale de Qing Hai pour venir à Bujumbura, le jeune orthopédiste chinois savait que sa vie ne serait plus la même. Pour lui, cela impliquait le renoncement à une vie facile. Il lui faut travailler dans un hôpital où les conditions de travail sont de loin en-deçà de celles auxquelles il était habitué dans son pays. Avec du matériel qui n’est pas toujours adapté, il doit faire face à de multiples problèmes. Avec l’aide de son interprète, Deng Chang Hua affirme avoir affaire à des malades dont certains viennent tardivement se faire soigner. Pour ces derniers, il arrive que la partie souffrante soit déjà infectée. D’où des complications. « Le plus dur est d’amputer une partie du corps alors que si le patient était venu à temps il s’en serait bien tiré facilement », regrette-t-il. Commeil le seul médecin orthopédiste dans cet hôpital, Deng Chang travaille 24 heures sur 24 heures, effectuant des consultations, des opérations et des rondes dans les salles des malades. Volontaire, il lui arrive aussi de faire de la chirurgie viscérale alors que ce n’est pas dans sa spécialité. Ses interventions sont presque toujours une réussite totale malgré la vétusté du matériel qu’il utilise. Le médecin relève l’absence d’un matériel très indispensable pour son travail. C’est notamment l’amplificateur à brillance avec chaîne télévisée très utile en matière de sutures à l’intérieur du corps humain. Une renommé grandissante Les malades qui préféraient naguère aller dans les hôpitaux de Bujumbura ou à Mutoyi n’ont plus besoin de recourir aux hôpitaux privés. Tous ceux qui ont été admis à l’hôpital de Gitega connaissent cet homme parlant un français haché. A l’invocation de son nom, c’est un flot d’éloges : « Ah, il travaille beaucoup. Deng n’opère pas, il crée. » Sicaire Nsengiyumva qui habite le quartier Shatanya, dans la ville de Gitega, s’était retrouvé avec un bras droit sectionné par un éclat de verre en décembre 2010. Ses voisins qui l’ont conduit à l’hôpital n’avaient plus d’espoir de le voir encore avec ses deux bras. Car 17 veines étaient coupées et le sang giclait comme d’un robinet. Certains parmi ses amis avaient même suggéré qu’on lui ampute ce bras dans l’espoir de stopper l’hémorragie. « L’opération a pris sept heures, c’est ce qu’il m’ont dit après ma sortie du coma. Aujourd’hui, la plaie s’est cicatrisée, ce qui me reste c’est la kinésithérapie pour la rééducation du poignet. Un certain week- end, ma famille et moi pourrons aller lui remercier du travail qu’il a fait. Je n’en crois pas mes yeux quand je regarde les clichés de l’avant et de l’après-opération, même les médecins de Bujumbura me demandent où et qui m’a opéré », annonce-t-il. En disant cela, Sicaire fait allusion à ses amis qui conseillaient qu’on l’emmène à Bujumbura. Cet hôpital qui ne dispose pas de matériel de pointe ne leur inspirait pas confiance. « Un véritable communiste » Ce n’est pas seulement la population de Gitega qui couvre d’éloges Deng Chang Hua. Même ses compatriotes lui ont attribué une note d’excellence.  « Il ne se soucie pas de son repos. Il lui est arrivé d’écourter son congé pendant la fête du printemps chinois pour se consacrer à des malades. C’est un véritable communiste. Il met avant tout l’intérêt du peuple », dit Yung Jing, une des deux chefs de la mission médicale chinoise et acupunctrice à l’hôpital régional de Gitega. Les médecins et infirmiers burundais voient en lui un homme grand travailleur. Certaines sources affirment aussi que certaines infirmières fuient à l’arrivée de l’orthopédiste, surtout les heures de l’après midi. « Il vient travailler même les mercredi et les week-end alors que ce sont des jours de congé pour la mission médicale chinoise. Tu ne peux pas quand même le suivre partout », a avoué l’une d’entre elles. En attendant son départ qui est fixé au mois de mai de cette année, Deng Chang Hua nourrit l’espoir de guérir tous ceux qui viendront vers lui. Il exprime son souhait de voir son gouvernement envoyer dans la prochaine mission médicale chinoise au moins deux orthopédistes à l’hôpital de Gitega. Et lorsque je lui demande sa réaction si, par hasard le gouvernement chinois lui demandait de revenir à Gitega, il répond en souriant : « Pourquoi pas, le médecin ne choisit pas ses malades ! »

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 496 users online