La vidéo polémique des jeunes du parti au pouvoir de la commune Ntega de la province Kirundo continue de faire parler d’elle. Pour le Haut-commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies, ce cas est une partie émergée de l’Iceberg.
«Les slogans choquants appelant au viol repris par de jeunes hommes appartenant aux Imbonerakure dans plusieurs provinces du Burundi sont profondément inquiétants», lit-on dans le communiqué, du Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, sorti ce mardi 18 avril.
Zeid Ra’ad Al Hussein intervient à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo des jeunes du parti au pouvoir, de la commune Ntega en province Kirundo, appelant à engrosser les opposantes pour qu’elles enfantent des Imbonerakure.
Il assure que la manifestation de Ntega n’est pas un incident isolé : «Il s’agit de la partie émergée de l’iceberg. Près de 2.500 Imbonerakure, dans la province Kayanza, ont défilé le long de la route centrale, le 1er avril, en incitant au viol et à la violence contre les opposants. Dans la province Ruyigi, environ 200 personnes, dont des Imbonerakure, auraient aussi appelé le 8 avril à mettre enceintes les opposantes.»
Et de demander aux autorités de permettre au Bureau des droits de l’Homme des Nations unies d’enquêter sur «les allégations de violations graves» et d’aider à traduire en justice les auteurs de ces actes.
«La violence sexuelle est inacceptable»
Dans une déclaration sortie le lundi 10 avril, l’Union européenne rappelle que le rôle des autorités pour le respect des droits humains est primordial : «Le gouvernement du Burundi a la responsabilité première de la protection de la population, en particulier des femmes et des enfants, et a le devoir de prévenir et punir les crimes de violence sexuelle.»
Selon l’UE, la violence sexuelle constitue l’une des formes les plus odieuses de violation des droits de l’Homme et un crime contre l’intégrité des femmes et filles. Et de les exhorter à mener des investigations et à traduire les fautifs devant la justice : «L’Union européenne demande qu’une enquête approfondie soit menée, ses résultats publiés, et que les auteurs reconnus coupables de ces actes soient condamnés en application de la loi burundaise et des engagements internationaux du Burundi.»
Réactions
Hamza Venant Burikukiye : « Un complot contre le Burundi »
Pour ce président du collectif des associations des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida (CAPES+), les déclarations de Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’Onu, s’inscrivent dans le cadre d’un complot contre le Burundi. Et cela, affirme-t-il, résulte de la peur qu’inspire la force du parti Cndd-Fdd. «Néanmoins, la popularité du parti au pouvoir ne cesse de s’étendre sur le territoire national.» Mais, rassure cet activiste de la société civile, comme le parti présidentiel a mis Dieu en avant, ce complot est voué à l’échec. Et de conclure : «La CVR est à l’œuvre pour que la vérité éclate au grand jour.»
Tatien Sibomana : « Il y a risque d’embrasement »
«A notre niveau, nous pensons que celui qui s’arrogerait le droit de contester les déclarations du Haut-commissaire, soit il le ferait parce qu’il jouerait la complicité, soit par ignorance», réagit Tatien Sibomana, acteur politique.
Selon lui, toute personne avisée, qu’elle soit sur le sol burundais ou non, n’ignore pas la peur entretenue par les Imbonerakure. Il regrette que les autorités les laissent faire: « Cette jeunesse procède à des arrestations des policiers, voire des militaires. Elle torture et s’adonne aux actes de viol, … »
Cet homme politique craint le pire si rien n’est fait dans l’immédiat : «Si on ne prend pas le taureau par les cornes et qu’on n’arrête pas cette situation avant qu’il ne soit tard, il y a risque d’embrasement, de génocide.»
M. Sibomana souligne que les agissements des Imbonerakure rappellent les miliciens Interahamwe avant le génocide de 1994 au Rwanda.
Et d’interpeler la Communauté Internationale et la région à prendre leurs responsabilités pour mettre un terme aux manœuvres des jeunes du parti de l’Aigle. Car, insiste-t-il, ce n’est pas le gouvernement ou le parti au pouvoir qui peut le faire. «Des slogans et incitations au viol sont scandés dans des manifestations officielles et en pleine journée.»
Ikirundi kizwi na beneco. Uwutakizi akirundamamwo akagwa mu ngata yayise intonga. Mbega benewacu, tureke kwisamburirako twubake igihugu cacu mu kubungabunga amahoro. Iryo shirahamwe mpuzamakungu rirumviriza abaryongorera ivyo batubahuka kuvugira ahabona kuko harimwo ubuhuni bwinshi ariko ntibibuza ko bikora mu jisho kuko ukuri kuzama gutsinda ikinyoma biteba canke bitebuka. Mbega igihugu imikangara itaririmba ibishegu ni ikihe?Njanye no mu Burundi bwacu kuva na kera babiririmba kugira ikivi gikuke kw’uwo mudiho. Ibuke « Kora basha kora, kora dukore,kora… »akaririmbo ka zamani . Ntidusamazwe n’imburakimazi zibagara umushatsi…
Nahoze nivyinira nti: « aba-opposant ni beeeza baduhebeye amajwi, tubahebera ibihuha, ibitutsi n’imyidogo » . Ni akaririmbo gasa n’ako twahoze tuvyina duhaze icupa tuti: « abaporoti ni beza baduhebeye inzoga… »
Ndakunda umunwa w’abakeba. Akantu kose ngo ni « génocide, génocide, génocide »,
ba muravuza umunwa mufise muremure na Kiliba-Ondes yaradusize
Ariko abo Bantu bari muri iyo video barashika 2000 vy’ukuri? Birababaje kubona abantu bategerezwa ku genders ubushingantahe , nkuko bizigiwe n’amakungu, basigaye babesha izuba riva.
Mais ce Hamza Venant Burikukiye, il représente qui exctement? Les sidéens ou le pouvoir DD?
Comment peut-on tenir des propos comme ça??? La société civile est normalement un contre pouvoir mais lui, on dirait carrément le président des DD.
Je suis choqué.
Et en plus il rajoute : » Mais, rassure cet activiste de la société civile, comme le parti présidentiel a mis Dieu en avant, ce complot est voué à l’échec ». Non mais attendez, je rêve ou quoi? C’est un prêtre, politicien qui fait parti de la société civile?
Mbabarira nukuri.
Hehe! Uwo kwihenda ngo terinda abakenyerera rugamba yorara muri documentation! !
http://www.arib.info/index.php?option=com_content&task=view&id=16512&Itemid=1
« …. Mais je n’exclus pas la possibilité dans la ligne d’une longue tradition burundaise, d’une révolution au palais à l’intérieur du CNDD – FDD où certains dirigeants de leur parti verraient que leurs intérêts sont de plus en plus menacés par la politique pratiquée par Nkurunziza et qui décideraient de le renverser de et de le remplacer par quelqu’un d’autre. »
Kubona ari umubiligi abivuze !!! Arazi Abarundi pe !!!
Rêvez et causez toujours! Il n’a aucune idée de la raison pour laquelle le CNDD-FDD a tenu jusqu’à aujourd’hui face aux divisions. Et ce n’est ni grâce à ses dirigeants, ni grâce à « des noyaux hypothétiques ».
C’est grâce à ses militants!
C’est aussi simple que ça. Et tout le monde l’a compris et le sait. Tant et aussi longtemps l’opposition ne pourra pas convaincre la majorités des militants du CNDD-FDD de rejoindre ses rangs!
Les 3 seuls options qui restent à l’opposition d’être au pouvoir? Des coups d’état, des guerres, des négociations… très démocratique cette opposition!
l’ONU sera inquiétée jusqu’à la consommation du génocide ou quoi? le ridicule ne tue pas. L’histoire le dira; qu’elle ne dise pas qu’elle n’a pas su.
Mbe uyo Hamza Burikukiye ni imbones?
Wewe urabaza ico umaze kubona? Reka sha aba aramaze kabiri muri rirya shirahamwe des personnes infectées et affectées….
Yo mu nkoko
Juste une petite observation…. Dans cette fameuse vidéo, les jeunes Imbonerakure ne scandent pas de « violer les opposantes », mais de les « engrosser pour qu’elles mettent au monde des Imbonerakure ».
Ce qui nous amène à la question suivante : « Est-ce que « engrosser une femme », c’est nécessairement la violer? »
Et comme question supplémentaire à cette dernière : « En disant qu’ils veulent qu’elles mettent au monde de jeunes Imbonerakure, cela ne veut-il pas sous-entendre que les jeunes papas projettent de ne pas abandonner leurs enfants? »
Parce que s’ils désirent réellement s’assurer que les petits deviennent plus tard des Imbonerakure, soit ils les enlèvent de leurs mamans, soit ils projettent d’épouser leurs mamans.
Cette dernière option étant la plus probable (aucun jeune ne veut s’encombrer tout seul d’un enfant), il est où le mal? Je trouve plutôt que c’est une façon indirecte d’inciter à des relations inter-ethniques. À moins justement qu’il y ait des extrémistes qui y sont opposés et qui détournent le vrai sens de ces slogans. Et nous savons qu’il y en a aussi.
J’ai l’impression que tout le monde les a condamnés trop vite, trop violemment, « trop trop », juste à cause d’une interprétation superficielle et primaire du contenu et du sens de leurs slogans.
Mais malheureusement, cette tendance à tout faussement interpréter et exagérer n’est pas prêt de s’éstomper. On dirait que cela fait partie de l’ADN des Burundais.
Mentir, exploiter les subtilités du langage et tout tourner à son avantage!… Comme dirait l’autre, on n’est pas encore sorti du bois… Moi je dirais : « On n’est pas encore sorti de la brousse »!
@ Gacece, tu as vraiment ta logique. Engrosser sans violer? None hari aho bavuga ko bazoja kubakwa? Et puis pourqoui les Imbonerakure doivent forcer le mixage inter ethnique, puisque cela est ton explication?
@John
« le mixage inter ethnique… »
Et Gacece, et vous-même, vous êtes à côté de la plaque, si vous pensez que les seuls opposants au CNDD-FDD sont les tutsis!
@Kwarikubaza
N’est-ce pas cela qui est plutôt chanté dans les médias, que les Imbonerakure et le CNDD-FDD sont en train de perpetrer un génocide contre les tutsis?
Mais votre question contient aussi sa réponse : non! Les opposants au CNDD-FDD ne sont pas seulement des tutsis, tout comme les membres du CNDD-FDD ou des Imbonerakure ne sont pas seulement des hutus.
Une fois que vous aurez saisi cette dimension, vous vous rendrez compte que ceux qui accusent les Imbonerakure avaient beaucoup plus des motivations ethniques.
@Kwarukubaza. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est plutot ton ami Gacece quand il ecrit » c’est une façon indirecte d’inciter à des relations inter-ethniques ». Je doute donc que tu ais lu son commentaire. En plus, Ce que l’on sait est que le gros si pas tous les Imbonerakure sont de la communaute dite »hutu ». Et comme le dit bien Karayenga dans sa lettre ouverte, les imbonerakure ne vont pas violer leur soeurs pour le mixage. Donc il es clair que le mixage inter ethnique envisage est avec le groupe auquel ils n’appartiennent pas.Et on sait duquel il s’agit. C’est clair.
@John
C’était des slogans, et ne des manuels d’instruction. Un slogan, un conte, un proverbe, une chanson, … sont tous des expressions métaphoriques. Et toute métaphore comporte un niveau d’abstraction plus ou moind élevé. L’abstraction est toujours là. Sinon ce ne serait pas une métaphore.
Le problème avec l’abstraction, c’est que chacun y met une interprétation personnelle, influencée par le contexte ou la situation qu’il qu’il a vécu ou est en train de vivre.
Pour ce cas-ci, ceux qui ont peur (vraie peur ou simulée) des Imbonerakure, ceux qui veulent les salir, ceux ont des projets funestes qu’ils comptent mettre sur leur dos, … ont choisi d’interpréter « mettre enceinte ou engrosser les opposantes » comme « violer les opposantes ».
Entre nous, vous savez que le viol n’est pas la seule manière de « mettre enceinte ». Il y a aussi la relation consentie, pour ne nommer que celle-là.
Mis à par le caractère pervers et répugnant de ce genre de slogans, il ne faut quand même pas exagérer les faits et leur donner une interprétation erronée. Sinon ce serait ni plus ni moins une sorte de censure inversée, qui n’a rien à voir avec cette liberté d’expression que tout le monde veut réclamer.
Sans rancune.
@Gacece, un tel slogan dans le contexte actuel et le passé regional que tout le monde sait n’est pas anodin. De tels slogans que tu qualifies de metaphores( ex. gukora, gutera inda….) sont lourds de sens et on sait a quoi ca refere. Ce n’est pas seulement repugnant comme tu le dis. S’en abstenir serait de mon point de vue mieux. Le viol ou l’incitation au viol comme arme de guerre constitue un acte constitutif du crime de genocide et de crime contre l’humanite( jurisprudence nee du TPIR d’Arusha).
Gacece,
J’avais envie que les gens retiennent ton analyse:
» Gutera inda » veut dire « engrosser » et non « violer »….
« Umukeba », veut dire « adversaire » et non « ennemi »…
Alors, que ce monde cesse de créer un problème où il n y a pas!
Gacece, ceceka nawe musangiye umugambi tukumvirije!
Ubwo Hamza Burikukiye ntiyoba yaribagiye abagwayi biwe ba sida. Haheze igihe kinini ata mugambi wabo canke ikindi gikorwa kiberekeye akivuga canke ngo gikogwe. Ntawobavugira ga yemwe agasubira akibuka imirimo yishirahamwe ryiwe ko mbona sida aringwara igoje vyinshi?
Quand les hommes et femmes décident de fabriquer un monstre, tous les moyens sont bons. Tout le monde a entendu ses slogans qui ne sont ni plus ni moins qu’un emanière de narguer son adversaire politique. Mais comme, apparemment, des hommes et femmes ont décidé de faire « de la crise burundaise » un fond de commerce, tous les moyens sont bons..y compris des exploitations malsaines des faits en apparence anodins…
Je pense que ce pays est sous la loupe des hommes et femmes qui cherchent la moindre indice pour dénoncer et accuser. Et si ces Imbonerakure étaient ce qu’on leur prête: des violeurs en puissances, la CPI aurait été déjà saisi..
A ceux qui parlent encore de risque d’embrasement et de génocide comme ce Tatien Sibomana, l’on entend ce slogan depuis 2014, et nous sommes maintenant en 2017, soit trois ans plus tard… A ceux qui avancent des chiffres de 2000 Imbonerakure le long de la route comme ce haut défenseur des droits de l’homme, je crois qu’il a un souci au niveau de la logique….2000 personnes/jeunes le long de la route!!! Pathétique comme manière de porter des jugements et des évaluations mais comme apparemment la notion même de droits de l’homme devient de plus en plus tout et n’importe quoi, il est pardonné!
Ce sont les autres, c’est de leur faute ! « … Et de soutenir que les enquêtes préliminaires font état de l’intention de nuisance externe au parti Cndd-fdd. » Donc circulez !