Les habitants des quartiers nord de la capitale se plaignent de l’absence d’évacuation des déchets par la société BCCO comme convenu. L’administration renvoie la balle à la mairie de Bujumbura.
Quartier Muyinga, 4ème avenue de la zone Kinama. Des enfants jouent au bord de la route pendant que leurs mères lavent des habits. A quelques mètres de là, des déchets ménagers, certains dans des sacs plastiques, d’autres dans des sacs entreposés non loin de leurs parcelles. Très remontée Anitha Harerimana, l’une des mères, lâche : « Ce ne sont que des maladies des mains sales qui nous attendent, si rien n’est fait dans les meilleurs délais. »
Et pour cause, explique-t-elle, les agents de Bujumbura Cleaning Company (BCCO), chargés d’évacuer les déchets ménagers, ne sont pas passés sur place, depuis un mois. Conséquence : l’on trouve des sacs remplis de déchets de toutes sortes à l’intérieur des parcelles, sur les bords des routes et un peu partout. « Les gens n’ont pas où les mettre. »
A Kamenge, la situation est similaire. Des déchets sont éparpillés un peu partout. Certains n’hésitent pas à les jeter dans les caniveaux aménagés par la CTB, lors du pavage des routes. Clément Mbonyingingo du quartier Kavumu n’y va pas par quatre chemins : « Je n’ai jamais vu personne venir récupérer les déchets, mais je paye 2000 Fbu aux agents de BCCO par mois, depuis juillet dernier. »
Du coup, il donne entre 500 et 1000 Fbu à une personne pour s’en débarrasser. « Je ne sais pas où il va les jeter mais à la limite, ce n’est pas mon problème. » Même son de cloche chez les vendeurs de fruits et autres propriétaires des restaurants du quartier Teza, près de l’endroit communément appelé Terminus bus.
« Je n’ai pas d’autre choix que de payer des gens qui emportent les déchets à l’aide de brouette. C’est cher, mais cela permet au moins de garder propre cet endroit », confie G.M., propriétaire d’un restaurant à la 12èmeavenue.
« Je ne les ai vus qu’une seule fois pendant trois mois »
Il martèle que cette société n’a pas été à la hauteur de la tâche qu’elle s’était assignée : « Je ne les ai vus qu’une seule fois pendant trois mois. » Or, fait-il remarquer, l’association qui collectait ces déchets depuis 2015 le faisait bien et à moindres coûts : « Je leur donnais 1500 Fbu par mois et ils enlevaient ces déchets une fois la semaine, alors que le BCCO nous demande 2000 Fbu par mois et ne se pointe qu’une seule fois le mois. »
Cet avis est partagé par les habitants de Kinama. Selon eux, ceux qui s’occupaient de la salubrité avant BCCO le faisaient mieux et étaient bien organisés. « Ils venaient avec des charrettes toutes les semaines alors que non seulement les agents de BCCO ne viennent plus récupérer les déchets, mais aussi ils ont l’audace de se pointer avec des carnets de reçus pour collecter l’argent. » Et de conclure qu’il s’agit ni plus ni moins d’une arnaque.
Contacté, Eddy Paul Hakizimana, administrateur communal de Ntahangwa, s’est refusé à tout commentaire, se contentant de nous renvoyer à la mairie de Bujumbura, qui a signé un contrat avec Bujumbura Cleaning Company. Iwacu a contacté les responsables de BCCO et le maire de la ville, sans succès.
Toutefois, Magnus Patrice Nyandwi, un superviseur des travaux à BCCO, avait rassuré sur les voix des ondes, fin septembre, promettant que les agents de BCCO sont à l’œuvre afin de rendre la ville de Bujumbura propre et attrayante.
A ce moment-là, il affirmait que cette compagnie disposait de 25 camions pour embarquer les déchets vers le dépotoir et d’agents pour collecter les déchets. Concernant les raisons qui poussent cette société à traîner les pieds dans les quartiers nord de la capitale, M.Nyandwi avait pointé du doigt le non-paiement par les bénéficiaires de la somme de 2000 Fbu : « En zone Kinama sur 13 288 ménages, seuls 1121 ont payé. Ceci influe sur la qualité de nos services », avait-il précisé.
Pour rappel, le maire de la ville de Bujumbura avait annoncé, au cours d’une réunion de sécurité, que l’évacuation des déchets ménagers sera confiée aux coopératives communales dès le mois d’octobre.
Il faut aussi songer à imposer les bacs (en plastic) qui ferment pour ordures ménagères et de plus gros bacs métalliques pour les commerces et industries afin de diminuer les risques de transmission des maladies par les mouches, rats et autres animaux et diminuer les mauvaises odeurs en attendant l’enlèvement des déchets.