Gaston Sindimwo, pour la sensibilisation au retour volontaire des déplacés
Décidément, les déplacés des déplacés ont la vie dure. Vingt ans après, ils sont toujours là. Pour le Cndd-Fdd, c’est la manipulation qui contrait les gens à y rester. Pour l’Uprona, c’est une question de survie. Le gouvernement avance, sans beaucoup convaincre, des pistes de solutions.
1993, dans la foulée du sommet de La Beaule, le vent de la démocratie souffle aussi sur le Burundi. Un président est démocratiquement élu : Melchior Ndadaye. Trois mois plus tard à peine, il est assassiné.
Le pays plonge dans une grave crise. Des dizaines de milliers de Burundais, essentiellement des Hutu, prennent la route de l’exil. D’autres, des Tutsi, se « déplacent » quittent leurs collines et se « déplacent » pour se regrouper à des endroits qu’ils estiment mieux sécurisés.
En pleine crise, le gouvernement construit en catastrophe des sites de fortune pour les accueillir. Les « centres pour personnes déplacées » viennent de naître.
On les retrouve sur des terres domaniales, des terrains appartenant à l’Église catholique ou à des particuliers.
Plus de 20 ans plus tard, la situation a évolué. Certains déplacés sont rentrés chez eux et plusieurs sites ont été fermés. D’autres sont toujours là.
Pour le parti au pouvoir, les camps de déplacés n’ont plus de raison d’être. Selon la Secrétaire nationale chargée de l’Information et de la Communication au CNDD-FDD, Nancy Ninette Mutoni, les raisons à l’origine de l’existence de ces sites sont plus d’ordre politique que sécuritaire. Pour elle, ces déplacés sont manipulés et pris en otage par des politiciens de mauvaise foi qui les utilisent dans leurs propagandes sans fondement. « A cet effet, nous encourageons le gouvernement à accélérer la mise en œuvre du projet de transformation de ces camps en villages de paix. »
Tatien Sibomana, du parti UPRONA non institutionnel fustige le point de vue du parti au pouvoir qui semble « infantiliser ces déplacés. » S’ils ne sont pas rentrés, c’est parce que leurs bourreaux se la coulent douce. Pour M. Sibomana, même ceux qui étaient arrêtés ont été relâchés sous des prétextes fallacieux. « Ils ne peuvent pas se jeter dans la gueule du loup ». Il va plus loin et qualifie ces sites de preuves de génocide commis contre les Tutsi après l’assassinat du président Ndadaye en octobre 1993.
Il rappelle que lors des pourparlers d’Arusha, l’Uprona s’était positionné en G10, avec la mission de protéger la minorité tutsi dont l’épée de Damoclès reste suspendue sur la tête. « Notre parti est responsable de la protection de cette minorité contre un nouveau génocide.» Et de conclure : « Depuis 2015, on assiste à des assassinats et des disparitions. Comment dire aux rescapés de retourner là où ils ont vu leurs familles décimées ? »
Un appel au retour volontaire
Le gouvernement se retrouve avec un vrai dilemme. D’un côté, il y a la rhétorique officielle qui soutient que la sécurité est maîtrisée. De l’autre, il y a ces sites des déplacés… Ces camps traduisent tout de même la peur de ces personnes de rentrer chez elles.
Le vice-président de la République, Gaston Sindimwo, a indiqué que la mission du gouvernement est d’assurer la sécurité de ces personnes qui ont quitté leurs domiciles à cause de la crise.
Il conteste néanmoins l’appellation « camps ou sites de déplacés ». Pour lui, « un enfant qui y naît aujourd’hui est appelé automatiquement déplacé. Dans son propre pays. Cette étiquette est absurde ! »
Selon le premier vice-président, l’autre défi auquel le gouvernement fait face est lié aux terres.
Essentiellement pour ceux qui s’étaient exilés et qui au retour retrouvent leurs terres occupées par ces déplacés. « Vous vous imaginez leur frustration ? » Les raisons de frustration sont encore nombreuses. Certains déplacés ont gardé leurs champs qu’ils vont cultiver la journée. Le soir, ils rentrent au site. Ils laissent leurs propriétés et leurs champs pour dormir sur une terre qui n’est pas la leur…
A l’époque, le gouvernement avait dressé ces camps dans l’urgence. Il tablait sur le retour à l’ordre et à la sécurité pour inciter les gens à rentrer. « La situation n’était pas prévue pour perdurer », explique un ancien responsable politique.
Face à tous ces défis, Gaston Sindimwo parle de campagnes de sensibilisation pour aider au retour volontaire de ces déplacés. L’autre projet du gouvernement est la construction des villages. « A cet effet, des tôles sont en train d’être distribuées. »
Une seule demande à soumettre aux lecteurs, aux chercheurs en sciences sociales et à tous ceux et à toutes celles qui s’intéressent à la problématique burundaise en général et à la question des déplacés au Burundi en particulier: voici une question qui pourrait faire l’objet d’une excellente dissertation doctorale ou d’un mémoire de maîtrise: l’émigration du concept de »bouclier humain » hors du domaine militaire (et dans le domaine politique: le cas du Burundi. Chercheurs en manque d’inspiration, mettez-vous à l’ouvrage!
Iwacu, vous avez parler les raisons qui les empêcher de rentrer chers eux, mais vous avez oubliés de parler des raisons économiques? et pourtant ça fait partie des enjeux qui les empêcher de regagner leur maisons ou parcelles d’avant la crise. car maintenant ils occupent les terrains de l’état ou des personnes privées sans payer de location ou autres, c’est ça les raisons majeures. None abandi bo bari barahungiye mu mwonga no mu mashamba ntibagarutse iwabo? kandi bariho amahoro. Abarundi tuzokwama duhendana, nico gituma tutaronka amahoro nyakuri. None ko baja kurima amatongo yabo, kandi kararayo nta nkomyi, ni gute mwodusigurira ko batotahuka? Oya ivyo vyose n’ububeshi. Ego harashobora kuba hari 10-20% boba barahahamutse kubera ivyo babayemwo mais ivyo ntivyobabuza gusubira iwabo. None mwibaza ko iyo baba bakodesha aho bari batari kuba barasubiye iwabo?? Ivyagusa bitera imico mibi. Murantunge