Dimanche 22 décembre 2024

Politique

L’Oncle Sam entre prudence et fermeté sur les principes

21/09/2019 Commentaires fermés sur L’Oncle Sam entre prudence et fermeté sur les principes
L’Oncle Sam entre prudence et fermeté sur les principes
La diplomatie américaine en première ligne pour « des élections crédibles et transparentes » au Burundi.

« Des élections tranquilles, transparentes et libres afin d’avancer vers une normalisation des relations bilatérales ». Modalité du ‘’aidez-nous à vous aider’’, le message essentiel de l’envoyé spécial des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs, en visite de travail au Burundi, mercredi 11 septembre.

Pour souligner l’importance des prochaines échéances électorales pour le Burundi, celui qui a l’oreille du président sur le dossier Grands Lacs parle de ‘’moment historique’’. Expression lourde de sens pour signifier que le pays sera à la croisée des chemins, devant décider entre la persistance de la crise politique au risque de son durcissement ou l’impulsion d’une dynamique de résolution.

Dans la foulée, il formule deux souhaits. Le premier sous la forme d’une litote. Son gouvernement a pris bonne note de l’annonce que le président Nkurunziza ne se présentera pas aux élections de 2020. En langage moins diplomatique, l’administration Trump dit : « Respectez votre promesse du 7 juin 2018 de ne pas vous représenter en 2020. »

L’envoyé spécial des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs insiste beaucoup sur des « élections crédibles et transparentes ». Intervient alors son second souhait : que le Burundi accepte la présence d’observateurs étrangers. Son gouvernement est prêt à fournir de l’expertise en matière d’observation électorale indépendante.

Même si le pays est souverain, poursuit cet émissaire du 45e président des Etats-Unis, ces élections seront plus crédibles et plus transparentes, s’il y a des observateurs burundais de la société civile, des observateurs venus de la sous-région, de l’UA et même de la communauté internationale. «C’est ce que nous attendons, mais ce n’est pas notre tâche d’imposer».

Ce diplomate américain de haut niveau livre ainsi un message fort dont la forme ne dilue nullement le fond : pas de concession sur les standards internationaux en matière d’élections, mais prise en compte du mantra de la souveraineté en vogue au pays des mille et une collines. Washington n’est pas sans ignorer que son interlocuteur part au quart de tour face à une puissance occidentale qui se pare de la tunique « néocolonialiste » en brandissant des conditionnalités et a fortiori des exigences.

Deux signaux positifs seraient envoyés si ces deux souhaits se réalisaient. Le second ne devant pas se cantonner à une présence symbolique à l’instar de celle des observateurs des droits de l’Homme de l’UA, au climax de la crise politico-sécuritaire, pour cause de divergences sur leurs conditions d’engagement. L’on ne pourrait, toutefois, pas encore parler d’amorce de résolution de la crise politique, mais de sortie du statu quo.

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