Après [qu’il soit rentré de son exil en Belgique pour assister aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance, Pancrace Cimpaye, ancien porte-parole du Frodebu->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3122], a été perçu par certains comme ayant été récupéré par le pouvoir. Tandis que d’autres commencent à douter de l’unité de l’ADC-Ikibiri. Son président, et en même temps celui du Frodebu, Léonce Ngendakumana, s’explique.
<doc4594|left>{Après les demandes individuelles d’Alexis Sinduhije et de Pancrace Cimpaye de rentrer au Burundi, ne peut-on croire que l’ADC-Ikibiri se fissure ?}
Non ! L’ADC-Ikibiri elle-même demande que les leaders en exil rentrent et que le pouvoir crée un environnement favorable dans ce sens. Certains leaders peuvent venir sonder le terrain, sans pour autant rentrer. Mais le retour de tous est inévitable.
Les gens doivent comprendre que les négociations portent sur le retour sécurisé de ces leaders. Les uns exigent certaines conditions de sécurité à l’instar de Sinduhije. Il ne faut pas oublier non plus que Pancrace Cimpaye est parti avant les élections, dans le cadre du dossier Manirumva où il avait dénoncé certains cadres de la police nationale. Il nous a informés que ceux qu’il avait dénoncés, ainsi que les services de la présidence, l’ont rassuré. Aujourd’hui, M. Cimpaye nous a indiqués qu’il explore le terrain pour en rendre compte aux autres à son retour. Car, que ce soit lui ou Sinduhije, tous étaient aux récentes réunions de Bruxelles pour doter l’ADC-Ikibiri d’un leadership commun via une plateforme politique et un programme commun. Ils cherchent donc à se renforcer et nous allons nous battre pour qu’ils soient tous autorisés à rentrer.
{Le fait de ne plus être le porte-parole du Frodebu a-t-il facilité le retour de Pancrace Cimpaye ?}
Il n’est plus le porte-parole du Frodebu, depuis le congrès du parti tenu le 23 juillet 2011. Cette décision a surtout été motivée par le fait qu’il est loin du Burundi et déconnecté de la réalité, même s’il essayait de la suivre de près. De l’exil, il pouvait, en tant que porte-parole, utiliser des expressions pouvant nous attirer des ennuis, alors qu’ici on peut dire la même chose, mais en l’exprimant autrement.
Sa demande a plutôt été facilitée, à mon avis, pour deux raisons. La première est que le pouvoir a voulu montrer sa bonne foi en laissant les politiciens en exil rentrer. C’est une exploitation politicienne des problèmes de Pancrace Cimpaye qui voulait également rentrer pour des raisons autres que politiciennes. Le pouvoir a également pensé qu’il pouvait en profiter pour déstabiliser l’ADC-Ikibiri. Et il a presque réussi, si l’on considère les questions posées dans les émissions radiophoniques.
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{Selon Pancrace Cimpaye, il a été convenu avec le président de la République qu’il rentrerait au Burundi en sécurité. « Je parle régulièrement avec les autres exilés politiques qui veulent connaître ma situation avant de rentrer pour se préparer pour 2015. Car le véritable combat se mène sur terrain au pays. Sinon, il ne servirait absolument à rien que je rentre seul », souligne-t-il. Il signale qu’il est toujours dans les rangs du Frodebu, dont le comité exécutif l’a accueilli à bras ouverts, même s’il n’en est plus son porte-parole. (Kabizi,RPA,jeudi 05/07/2012)}
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{Qu’est-ce qui explique le fait que des leaders de l’alliance ne conçoivent pas de la même façon la question de rentrer au Burundi ?}
Les leaders de l’ADC se sont concertés avec une partie de la communauté européenne qui leur a demandé leurs conditions pour rentrer, mais sans aucune entente. Ces préalables sont la lutte contre l’impunité et les exécutions extrajudiciaires, la libération de l’espace politique conformément aux textes et non sur injonction du ministre de l’intérieur. Certains ont également demandé que leurs partis leur soient rendus et que les partis Nyakuri soient dissous.
Mais cette communauté internationale a voulu que ces leaders négocient ces conditions en étant au Burundi. Il semble que Pancrace Cimpaye a profité de cette occasion, tandis qu’Alexis Sinduhije a saisi cette occasion pour faire pression.
{La présence de Pancrace Cimpaye au Burundi vous rassure-t-elle ?}
Le pouvoir veut l’instrumentaliser et c’est à peine si je n’ai pas été surpris qu’il n’ait pas été primé le jour des festivités du cinquantenaire. M. Cimpaye peut être emporté, s’il n’est pas suffisamment fort de caractère. On ne permettra pas qu’il soit utilisé à cause de ses problèmes. Jusqu’aujourd’hui, Pancrace Cimpaye est toujours un Inziraguhemuka qui n’a pas adhéré au Cndd-Fdd.