A la veille de la fin de son mandat, Iwacu a recueilli des témoignages sur le travail du premier Ombudsman du Burundi. El Hadj Cheik Mohamed Rukara est salué par certains, alors que d’autres trouvent sa mission inachevée.
Hamza Venant Burikukiye : « M. Rukara a bien mené sa mission. »
La réunification des responsables des Eglises est, selon le président de PISC, l’une des importantes réalisations de Mohamed Rukara, l’Ombudsman. «M. Rukara a également tenu des réunions et conférences avec les concernés dans le but de la consolidation de la paix», approuve toujours M. Burikukiye. Selon ce dernier, le mandat de Rukara est positif. « Ses interventions dans des litiges fonciers ou des motos-taxis et bien d’autres sont à louer. » Pour le président du PISC Burundi, M. Rukara a bien mené sa mission. Il en appelle à son successeur de continuer sur la même lancée. «J’espère que le prochain ombudsman mènera à bien sa tâche pour faire comprendre que le dialogue prime toujours sur la violence.»
Gabriel Rufyiri : « Il aurait dû s’impliquer dans des litiges… »
Pour le président de l’Olucome, l’ombudsman n’a pas pu réaliser certains projets. M. Rufyiri estime que cette institution n’a pas été totalement indépendante, suite aux différentes pressions provenant d’autres institutions.
«Il aurait dû s’impliquer dans des litiges qui opposaient l’Etat et les particuliers ou encore dans des affaires de malversations des biens publics. »
Gabriel Rufyiri juge que les réalisations de cette institution n’ont pas été convaincantes et incombe cet échec à la mauvaise gouvernance. « On ne pouvait soumettre un litige à l’Ombudsman que le ministère de la Justice ne pouvait résoudre.»
Tatien Sibomana : « Il était sous pression. »
Pour le porte-parole du parti Uprona non reconnu par le gouvernement, il était difficile pour l’Ombudsman de travailler avec autonomie pour les intérêts de la nation, du fait qu’il était aussi membre du Conseil des Sages du parti Cndd-Fdd. « Cette fonction devrait être assumée par un homme de droiture qui ne se laisse pas corrompre, qui ne se laisse pas intimider, et qui n’a de liens avec aucun parti politique. »
M. Sibomana dit que l’appartenance de Rukara au parti au pouvoir et sa fonction d’ombudsman a failli coûter cher à M. Rukara : « A un certain moment, son porte-parole a demandé de l’aide en affirmant qu’il avait été malmené. Cela démontre qu’il était sous pression.»
Abel Gashatsi : « Des défis ont été observés. »
Le président du parti Uprona constate que des défis ont été observés : «Des familles passaient des nuits entières devant les bureau de l’Ombudsman. Malheureusement leurs cas n’ont pas été réglés. » Selon M. Gashatsi, le parti Uprona n’a pas apprécié. « Ces cas auraient dû être gérés autrement, en dépêchant par exemple des équipes sur le terrain. » Pour M.Gashatsi, le fait de voir des familles entières squatter l’office de l’Ombudsman ne faisait pas honneur à ce dernier.
Vital Nshimirimana : « Il a passé sous silence des questions épineuses. »
Pour le délégué général du Forsc, l’Ombudsman n’a pas pu réaliser sa mission. Selon lui, cette institution a passé sous silence de pertinentes questions politiques, comme le démantèlement des partis politiques ou l’acharnement contre les organisations de la société civile. «L’Ombudsman est une institution dotée d’un pouvoir, mais suite à son appartenance politique, il n’a pas pu différencier les deux. C’est le problème auquel a fait face M. Rukara. »
Toutefois, M. Nshimirimana l’Ombudsman reconnaît qu’il a su marquer son terrain en résolvant les problèmes des motards. « Il a néanmoins passé sous silence des questions épineuses, comme celles qui ont conduit à cette crise. »
En outre, il déplore que cette institution n’ait rien fait après la récente fermeture de certaines associations de la société civile.
Le secret de l’Ombudsman
Durant son mandat, la vie de l’Ombudsman a été, au moins une fois, menacée, d’après ses déclarations. Vérité ou stratégie de communication ?
(*) 9 mai 2012, après une tournée en Europe, le porte-parole de l’Ombudsman annonce que des menaces de mort pèsent sur son patron, appelant a aune autopsie et un test ADN après sa mort (…). Des visites de courtoisie, de consolation et de commisération vont se succéder auprès de Mohamed Rukara. Au Cndd-Fdd, on grince des dents. Malin, l’acteur principal poste des journalistes en embuscade et, à la sortie de ses bureaux, les augustes visiteurs sont invités à s’exprimer. Et bien sûr, ils tombent dans le panneau. Tous. Sauf Buyoya. Le vieux dinosaure a flairé la manip. A la sortie de l’audience, mine impassible, l’ex-major souffle dans les micros : « Je ne ferai aucun commentaire. »
(…) Pourtant, M. Rukara n’hésitera pas à faire part à un diplomate en visite de courtoisie qu’il est menacé par « le système » pour cause de son ethnie. Entretemps, alors que sa garde rapprochée est renforcée, la succession d’audiences de personnalités les plus diverses permet à l’Ombudsman de renforcer sa stature d’homme incontournable dans le pays (…) Sauf qu’en refusant de donner les noms, l’Ombudsman a fonctionné sur le même mode que ceux qu’il prétend combattre : user du silence. Et entame du coup cette crédibilité qu’il a mis du temps- et quelle énergie !- à se construire.
Motus et bouche cousue…
(…) Dimanche, le 27 mai 2012. Le peuple burundais, les corps diplomatiques et consulaires et tous les partenaires de notre pays attendaient impatiemment la sortie médiatique de Mohamed Rukara. Il avait promis, trois semaines plutôt, qu’il porterait à la connaissance des Burundais et de l’opinion internationale, le petit groupe de corrompus qui menacent sa sécurité. Rendez-vous manqué ? Non car l’Ombudsman, profitant des festivités organisées par l’association des natifs de Bujumbura glisse son message : « Concernant notre sécurité, nous voudrions rassurer la population burundaise et l’opinion internationale que la situation s’est beaucoup améliorée. Nous saisissons cette occasion pour remercier du fond du cœur son Excellence Honorable Pierre Nkurunziza pour la diligence avec laquelle il nous a témoigné son soutien indéfectible en renforçant notre sécurité et en nous encourageant d’aller toujours de l’avant. »
(…) Si Mohamed Rukara a décidé de ne pas parler, c’est qu’il a de bonnes raisons de se taire. Et c’est logique, puisque l’histoire récente de la gestion du pays l’implique à un niveau très élevé : il fait partie du conseil des sages du Cndd-Fdd, l’organe qui prend en réalité les décisions. Comprendre que sa conscience lui dicte de se taire est normal. Il en serait de même s’il avait peur de dénoncer des gens plus puissants que lui. En tant qu’humain, la logique lui dicterait aussi de se taire, tout le monde n’étant pas fait de l’étoffe des héros.
*IWACU, vendredi 1 juin 2012, n⁰169.
Il a fait du bon travail: Calculez le nombre de moutons qu’il apu ingurgiter, et vous saurez le boulot qu’il a pu abattre.
@Jean Bigirimana.
Où se trouve la formule de calcul de ces moutons? Ma calculette attend impatiemment!
Le bilan de l’Ombusman est très léger: » Avoir résolu la question des motos taxi seulement »!
Je suis totalement pour les gens qui disent que les fonds alloués à l’institution de l’Ombudsman pendant les six ans sont des fonds perdus qui auraient servi à autre choses de plus utiles pour la population . Pour moi il n’a rien fait et ne pouvait rien faire car il avait les mains liés et rigottés . Il a été beaucoup plus lié à son parti politique pour lequel il devait défendre mordicus et puis lui même il n’a pas les mains propres dans les bavures d’états qui se commettent . Dis moi si vous essayez d’être honnête vous pouvez me citer une seule institution que le pouvoir Cndd Fdd a laissé faire son travail ? En tout cas ce n’est pas l’Assemblée Nationale qui refuse de voter Busokoza comme premier vice-président et qu’une fois convoquée à la permanence vote 100%? Il fait ce qu’il devrait faire et n’attendez pas des miracles avec son successeur . Concernant les menaces qui pesaient sur lui il s’est tue comme n’importe qui devrait le faire car il me semble que cette menace provenait des puissants du système mais paraît il qu’il y auraient ceux qui nous ont quittés avant lui . Umwansi agucira icobo…………
La fonction d.ambousman n.a aucune d.etre. Jouer le figurant! !!
Un Ombudsman membre du conseil » des sages » du Cndd Fdd, il n’était ombudsman que de nom. Et la situation l’a montré. Il est quand même resté muet sur la question du 3ème mandat. Il a essayé de fuir la situation comme Mwambutsa en 1965 et il n’est retourné au Burundi que pour faire la remise et reprise. Il n’est pas à blâmer car il avait dit qu’il était menacé.
Pour Vital Nshimirimana : « Il ( Rukara) a passé sous silence des questions épineuses. ».
Celles que tout le monde voit mais refuse de dénoncer par exemple. Comment se fait-il que Vital Nshimirimana et ses amis aient appelés les jeunes à descendre dans la rue pour contester le 3ème mandat, à s’armer pour faire face, dit-on, à la police et que finalement, personne ne le questionne quant à son rôle dans l’armement de ces jeunes?
Il a effectué sa mission à minima. Et même à un certain moment, il a disparu des radars. Mais il ne faut pas lui en vouloir, car lorsqu’il a publiquement dit qu’il est menacé, le message au peuple burundais était clair et net : il ne fallait pas trop attendre de sa part. Un ombudsman qui a peur est comme un prophète qui mange trop, il ne peut plus parler. C’est ainsi qu’il est resté pratiquement inaudible dans presque tous les conflits successifs qui ont réduit le Burundi en miettes. Sur le conflit constitutionnel du 3ème mandat, les burundais se sont entredéchirés sans qu’il ne s’interpose. La situation a complétement dégénéré laissant la voie libre à tous les extrémismes. Ensuite le conflit a débordé des frontières opposant le Burundi avec les voisins et le monde. Encore une fois on aurait pensé que l’Ombudsman prenne le courage à deux mains et s’interpose comme son rôle le suppose. Peut-être qu’il l’a fait, mais de façon si timide que très peu de gens s’en souviennent. Bref, c’était l’homme qu’il fallait en temps de paix, mais l’homme qu’il ne fallait pas au moment qu’il fallait.
Un, il s’agit d’une fonction inutile dans le contexte africain en général et au Burundi en particulier. Nos institutions sont toujours dépendants du pouvoir politique.
Deux, les ressources mis à sa disposition sont du pire gaspillage. Autant les affecter dans l’agriculture ou ailleurs.
Trois, il n’avait pas les compétences requises pour occuper une telle fonction..
@ Ayuhu jean pierre
Quelles devraient être les compétences d’un ombudsman Mr le spécialiste de la question?
Trois il n’avait pas la neutralité requise pour remplir cette mission.Toutes choses égales par ailleurs cinq années de gâchis et de ressources gaspillées.
@ Ayuhu
Quelqu’un a utilisé votre nom, et je pense qu’il faut que vous réagissiez. En fait, il m’est difficile de croire que ce commentaire vient de vous. « Izere Imana uzokira. »
Mais c’est quoi ça? Suis un intellectuel libre cher ami. Je suis intransigeant avec ceux qui cherchent à démolir mon pays, sous une forme ou sous une autre.C’est tout!
@Ayuhu Jean-Pierre
Intellectuel libre ou enchaîné? On ne vous entend jamais-par exemple- glapir contre vos dd et leur pouvoir! Ils ne détruisent pas moins le pays.Mais toujours en train de crier contre ceux qui dénoncent leurs revers.Bravo et merci de vous illustrer dans la bonne défense de vertus dd et grands bâtisseurs du pays!!!
Des tricheurs et des escrocs sont les bievenus dans des républiques bananières! Souvenez-vous de ce fameux CV.
Tu peux contredire son CV? Alors veuillez prouver le contraire
Les loups se défendent entre eux pardon.
Prouve le contaire.
La façon dont il se comporte prouve le contraire de ce fameux cv.