Après une audience avec Eulalie Nibizi du syndicat libre des enseignants du Burundi (SLEB), Pacifique Nininahazwe du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC) et Gabriel Rufyiri de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), ce mardi 31 janvier à son bureau, l’Ombudsman burundais Mohammed Rukara se dit prêt à payer l’impôt professionnel sur le revenu (IPR) dès le mois de février 2012.
<doc2856|left>« Si des citoyens de moindre revenu doivent payer l’impôt, lui aussi est tout à fait déterminé pour payer l’impôt dans le but de donner un bon exemple et inciter les autres autorités à le faire», a déclaré Jérôme Ndiho, porte-parole a.i de l’Ombudsman juste après cette audience. Il rappelle que la loi doit être respectée par tous. Cette mesure a été bien accueillie par la société civile mais elle n’a pas du tout été bien appréciée par quelques cadres du bureau de l’Ombudsman. Il y avait quelques murmures et les visages n’étaient pas rayonnants. Les quelques sourires étaient visiblement forcés, diplomatiques.
Avec cette visite, les trois représentants de la société civile avaient l’objectif de s’enquérir sur l’état d’avancement des dossiers liés aux crimes économiques et de sang qu’ils ont soumis au bureau de l’Ombudsman. Ces délégués de la société civile ont constaté que quelques dossiers ont connu des avancées alors que d’autres sont au ralenti ou tout simplement rejetés par la justice.
Concernant par exemple le dossier Interpetrol, Gabriel Rufyiri indique que la justice a évoqué l’irrecevabilité de ce dossier. Pour lui, cela signifie que pour le moment, ce dossier ne se trouve nulle part et aucune juridiction ne va encore le recevoir. « C’est une stratégie qui été adoptée par la justice burundaise pour que les 40 milliards se trouvant dans les mains des individus bien connus restent dans leurs poches », a-t-il déploré.
Il dénonce ensuite des propos mensongers donnés par certaines personnes ressources au bureau de l’Ombudsman sur des dossiers déjà clôturés. Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME constate amèrement que « les autorités citées dans les dossiers de malversations économiques et de corruption, au lieu d’être sanctionnées au moins au niveau administratif, elles bénéficient de promotions. « C’est une insulte à l’endroit des burundais », a-t-il déclaré.
L’Ombudsman promet de continuer les investigations sur les 621 dossiers de corruptions et malversations économique ainsi que le cas Ernest Manirumva jusqu’à ce que la lumière éclate au grand jour.