Suite aux doléances des prisonniers, Cheikh Mohamed Rukara s’est déplacé ce lundi 29 août à la prison centrale de Mpimba pour voir de ses yeux vus les conditions dans lesquels ils vivent. Déplorable est le mot.
« Libérez-nous ! On est trop nombreux, c’est à peine si on respire ! », scandent les prisonniers à chaque passage de l’ombudsman, qui prend le temps de s’arrêter, saluer et écouter les plaintes des gens. Après le quartier des femmes et celui des enfants (Des enfants oui !), place à celui des hommes. Point n’est besoin d’exprimer ce que l’on ressent face à un tel entassement.
La prison est en principe habilité à ne recevoir que 800 personnes or actuellement elle compte 3745 prisonniers. C’est à peine s’ils ne se marchent pas dessus. Les doléances des prisonniers tenaient en trois points :
– La lenteur de la justice.
– L’insuffisance alimentaire
– Et les reports de jugements qui ne sont jamais pris en compte.
« Il est inconcevable que des détenus soient encore en prison sans jugement ni procès d’appel. Il faut que la justice s’active un peu plus par rapport aux dossiers qui leur incombent de plaider », a signifié Didace Sunzu, porte-parole de l’Ombudsman.
En outre, il trouve onéreuse la vie d’un seul prisonnier : « Il coûte 6.000.000 Fbu à l’état burundais par an. Pourquoi donc faire traîner des procès ? », s’interroge-t-il.
Pendant cette visite, l’Ombudsman a remis aux prisonniers des sacs de riz, des bidons d’huiles, des haricots…Il en a aussi profité pour prier avec eux (enfin avec les musulmans) la veille de l’aïd al-fitr, fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois du ramadan.