L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) observe avec regret que le projet de budget général de l’État tarde à être déposé au bureau de l’Assemblée nationale pour adoption. Ce qui fait que les projets de loi des finances de ces dernières années sont votés à la hâte par les deux chambres du Parlement sans une minutieuse étude. Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome l’a dit lors d’une conférence de presse qu’il a animée le lundi 3 juin 2024 à Bujumbura.
Gabriel Rufyiri se base sur l’article 181 de la Constitution du Burundi qui stipule que : « L’Assemblée nationale est saisie du projet de loi des finances dès l’ouverture de sa session du mois d’avril » Il fait alors observer que nous sommes au début du mois de juin 2024 sans que ce projet de loi des finances ne soit transmis à l’Assemblée nationale. Ce qui juge d’incompréhensible.
Le budget général de l’État est un miroir de la vision du gouvernement exprimée dans l’élaboration du budget citoyen, en chiffres, a-t-il dit. M. Rufyiri fait savoir que dans le cadre de l’élaboration du budget citoyen, l’Olucome a été informé oralement qu’il devait être associé dans les discussions du projet de budget général pour l’exercice 2024-2025. Cependant, cela n’a pas encore été traduit en actes à moins de 30 jours du début de son exécution.
L’austérité n’est pas de mise
L’Olucome trouve que le budget général de l’État en cours d’élaboration n’est pas un budget d’austérité puisqu’il est dominé par des frais de fonctionnement. Pour Gabriel Rufyiri, le budget général de l’État devrait obéir aux Objectifs pour le Développement durable (ODD), à l’agenda de l’Union africaine 2063, au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (Pidesc), aux piliers et objectifs de la vision 2040-2060 ainsi qu’au Plan national de développement révisé et aux principes du budget programme.
Le président de l’Olucome affirme que si la tendance n’est pas inversée, et que cela continue, il sera difficile, voire presque impossible, d’atteindre les 5 piliers et les 22 objectifs de la vision du Burundi pays émergeant en 2040, pays développé en 2060.
Rappelons que selon le communiqué de presse n° 8̸ 2024 de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres du 30 mai 2024, les recettes et les dons du budget général de l’État passent de 3 371,6 milliards de BIF en 2023̸ 2024 révisé à 3 941,11 milliards de BIF en 2024̸ 2025, soit une augmentation de 16,89 %. Les dépenses totales de l’État passent de 3 780,95 milliards de BIF en 2023̸/2024 à 4 397,46 milliards de BIF pour l’exercice budgétaire 2024̸2025, soit un accroissement de 16,30 %. Le déficit global du projet de loi de finances exercice 2024 ̸̸ 2025 s’élève à 456,34 milliards de BIF.