Le président de l’Olucome fait savoir que la condamnation à perpétuité de Ruvakuki peut pousser les partenaires du gouvernement à fermer le robinet. Et ce à cause du non respect des droits de l’homme et de la liberté de presse, observé au Burundi. Il le déclare lors d’une conférence de presse, ce 26 juin, à Bujumbura.
Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome (Observatoire de Lutte contre la Corruption et Malversations Economiques), indique que le respect des droits de l’homme, des libertés publiques qui se basent sur la liberté d’expression, la bonne gouvernance, sont des principes sur lesquels les partenaires tiennent compte pour financer un pays.
M. Rufyiri précise que l’Olucome intervient dans cette affaire, parce que la condamnation d’Hassan Ruvakuki a conduit à la violation de ces principes. « Le Burundi peut tomber en faillite à cause du non respect de ces principes », prévient-il.
Il rappelle que les différents medias internationaux sont choqués par cette condamnation. « Le gouvernement ne réalise pas que la liberté d’expression est un élément important pour qu’il y ait déblocage des fonds », souligne-t-il.
Selon lui, le gouvernement vient d’engager un combat qu’il ne va pas gagner. « Au lieu de trouver une solution à toutes ces questions de mauvaise gouvernance, le gouvernement continue à creuser sa propre tombe », lance-t-il.
Il lui demande de se débarrasser des personnes qui sabotent ses actions.
Le tribunal de grande instance de Cankuzo condamné
Le président de l’Olucome condamne le tribunal de grande instance de Cankuzo : « Il devrait trouver une stratégie de libérer le journaliste, sinon, le Burundi va se retrouver sur la liste noire des pays qui violent les droits de l’homme. »
M.Rufyiri intervient aussi sur la déclaration du ministre de la justice qui se dit contre la publication des noms des juges qui siègent dans certaines affaires. « Tous ces juges qui siègent dans cette affaire doivent être pointés du doigt, pour que demain ou après demain, tout juge qui oserait outrepasser les principes de justice soit traité en conséquence», martèle-t-il.
M.Rufyiri craint que la situation s’empire : « Si rien n’est fait, cet emprisonnement risque de laisser des traces négatives sur le pays. »