Au moment où l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) entame une semaine dédiée à ce fléau, Gabriel Rufyiri, son président, invite le gouvernement à tout faire pour que cette loi puisse frapper les hauts cadres nommés, que la disposition exclut. <doc2266|left>Selon lui, cette loi spéciale anticorruption est lacunaire : « Les officiers de la Brigade anticorruption ne peuvent pas interpeller certains hauts cadres du pays pour des enquêtes. » Gabriel Rufyiri compare cette loi à un ‘’épouvantail dans un champ de blé ou de riz, juste fait pour effrayer les oiseaux’’. Mais quand ces mêmes oiseaux se rendent compte que ce n’est qu’un leurre, donc un mannequin grossier recouvert de haillons flottants pour les éloigner, tous les oiseaux se donne rendez-vous dans ce champ et se posent même sur cet épouvantail pour picorer ou saccager le champ’’, ironise le président de l’Olucome. Pour lui, toutes ces lois ont été conçues, élaborées, votées et promulguées pour permettre une mise sur pied des institutions que les autorités qualifient de ’’spécialisées’’, mais qui ne font plutôt que favoriser la corruption. Elles ont les bras liés, déplore-t-il. « Pour n’interroger qu’un de ces hauts cadres nommés par décret, donc pas concernés par cette loi spéciale anti corruption, il faut une commission rogatoire. Un parcours de combattant pour les inquiéter et cela n’arrive que rarement dans ce pays », fait remarquer Gabriel Rufyiri tout furieux. Signalons que la Journée mondiale de lutte contre la corruption sera célébrée le 9 décembre. A l’occasion, l’Olucome compte décerner un prix à un citoyen exemplaire dans le domaine de la justice et de la lutte contre la corruption.