L’affaire des magouilles dans la plantation de fruits à travers le pays, la mesure de taxation de certains produits par la Mairie de Bujumbura ou encore la politique de charroi zéro jugée … Tout en soulignant que bon nombre d’affaires liées à la corruption ont trouvé une solution grâce à sa pression, l’Olucome interpelle aussi le président de la République.
<doc7618|right>Satisfécit pour l’observatoire qui "remercie le gouvernement [à travers le Président Pierre Nkurunziza, destinataire de cette correspondance du 25 mars dernier, ndlr] pour certaines mesures prises après les dénonciations faites par l’Olucome".
Car c’est grâce à elles que les autorités du pays payent actuellement l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR), que la Société régionale de développement de l’Imbo (SRDI) a recouvré 122 millions de Fbu d’une autre société (Kantore), ou que les marchandes de légumes et fruits autour du marché central ne sont plus [autant malmenées->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4861] qu'[aux lendemains du 27 janvier->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4688] …
Et ce ne sont pas les seuls dossiers, même si pour le reste il y a encore à faire. En premier lieu, celui de la politique du "charroi zéro de l’État" : si les véhicules ont été réduits sensiblement dans différents services, la répartition de moyens de déplacement qui restent pose problème. Le président de l’Olucome pointe le fait qu’au sein du parquet général, seul le procureur général de la République possède un véhicule : "Les substituts marchent à pied, et c’est le même cas à la Cour suprême", dénonce-t-il, pointant "un pouvoir judiciaire reste minimisé alors qu’il devrait être égal à l’exécutif et au législatif."
Par ailleurs, l’Olucome "déplore que les véhicules de l’Etat dans le cadre de cette politique soient vendus à des sommes dérisoires", craignant par ailleurs que les pièces de valeur des véhicules aient été enlevées avant leur remise. Gabriel Rufyiri n’oublie pas de rappeler que "les chauffeurs de l’Etat n’ont pas été informés sur cette politique de ‘Charroi zéro’ et viennent toujours dans nos bureaux pour se plaindre de leur sort." Et d’appeler, "dans le but faciliter la tâche aux fonctionnaires de l’Etat, à des mesures qui encouragent l’investissement dans le transport privé et privilégient le transport collectif public."
Autre dossier évoqué, [l’affaire des magouilles dans la plantation des plants fruitiers à travers le pays->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5076]. Le président de l’Olucome souligne que les manquement ont été évalués, en 2010, à une perte de 20 milliards de Fbu pour le trésor public. Pire : alors qu’en 2011, il était prévu un budget d’1,2 milliards Fbu pour l’achat de ces plants, la surfacturation en fournitures fictives exagérées a poussé le chiffre à 8 milliards Fbu…
Gabriel Rufyiri revient aussi sur la décision, "toujours en vigueur, du Maire de la ville de Bujumbura fixant la taxation des objets et services, alors que [le ministre de l’Intérieur l’avait annulée->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4978]." L’Olucome a aussi constaté, après investigations, l’existence d’une taxe évaluée à 10 milliards de Fbu que les transporteurs de bus, de motos et de vélos auraient payée à la Mairie, mais qui a été mal gérée : "Certains autorités seraient impliquées et tous ceux qui dénoncent cette situation, sont intimidés", note Gabriel Rufyiri. A l’image du président de l’Association des motards, emprisonné pendant quatre jours.
Enfin vient "la question épineuse de certaines autorités qui créent des sociétés fictives, et dont le fonctionnement viole les lois et les procédures pour que leurs propriétaires s’enrichissent illicitement." S’ensuit une description mêlant des noms d’officiers de la police, de diplomates, des hommes d’affaires et des administratifs dans une malsaine collusion : ainsi, la société Burundi Car Services – BCS appartient à l’ancien maire de Bujubmura, Nikiza David et l’ex-Chef du protocole du Président de la République et qui vend, entre autres, de l’huile de véhicule pour vidange à la Police Nationale.
Ou encore "Le grenier du Burundi s.a", une société appartenant à trois personnes … dont la fille de Me Evrard Giswaswa, (elle n’avait pas encore requis l’âge adulte lors de l’authentification des statuts mettant en place cette société, précise l’observatoire) et qui a installé des kiosques dans presque tous les endroits de la capitale, dont celui du Marché central de Bujumbura où l’on vendait des fruits et légumes : " Il est évident que l’ancien maire de la ville apparaît dans tous ces dossiers de sociétés fictives. Cependant, l’Olucome déplore [les circonstances dans lesquelles il a été arrêté->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5023]", note M. Rufyiri.
Car "s'[il a été arrêté par la Commission chargée de faire la lumière sur l’incendie qui a ravagé le Marché Central de Bujumbura le 27 janvier 2013->iwacu-burundi.org/spip.php?article5025], les gens devraient être arrêtés pour des crimes qu’ils ont commis, sans passer par d’autres accusations, pour peut-être couvrir d’autres personnes qui sont de connivence avec eux."