Malgré les menaces du Ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana, Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME (Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques) est déterminé à continuer la lutte contre la vie chère. Il l’a déclaré lors d’une conférence de presse ce mardi 10 avril à Bujumbura.
D’après lui, l’objectif poursuivi par les organisations engagées dans la campagne contre la vie chère est de défendre les intérêts de la population pauvre. Le président de l’OLUCOME prend les menaces du ministre de l’Intérieur pour une distraction : « Chaque fois que le gouvernement fait face aux problèmes auxquels il n’est pas capable d’apporter des réponses, il cherche un bouc émissaire pour distraire les gens. » Il signale que c’est quand ces organisations traitent des dossiers importants que le ministre de l’Intérieur se réveille pour chercher des raisons pour les incriminer. D’après Gabriel Rufyiri, l’OLUCOME et les organisations engagées dans la lutte contre la vie chère sont déterminées à aller jusqu’au bout.
Les exigences du ministre Nduwimana
Pour rappel, en moins de dix jours, l’OLUCOME a reçu deux lettres de la part du ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana. Dans la première correspondance du 4 avril, le ministre indique qu’il a appris avec indignation la participation active de cette association à l’appel aux travailleurs de tous les secteurs de la vie nationale à boycotter le travail durant la journée de mardi 27 mars 2012. Dans cette lettre, M. Nduwimana rappelle à l’OLUCOME que cette attitude est contraire aux objectifs pour lesquels cette association a été agréée. Le ministre de l’Intérieur menace même de suspendre ou d’annuler l’ordonnance d’agrément de l’OLUCOME. Dans la deuxième lettre datée du 9 avril, le ministre de l’Intérieur demande à l’OLUCOME de donner un rapport contenant entre autres le bilan détaillé ainsi qu’un rapport succinct des activités de l’année écoulée (2011); les changements intervenus au niveau des membres et des organes ; les références des comptes bancaires ainsi que la liste des immeubles détenus en propriété ou à d’autres titres. Tous ces éléments doivent être donnés, selon le ministre, dans un délai ne dépassant pas un mois.