«Au lieu de trouver des solutions, le gouvernement recourt aux intimidations», constate Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), au cours d’une conférence de presse, ce samedi 14 avril.
Pour le président de l’OLUCOME, au lieu de proposer des solutions concrètes aux questions posées par les citoyens paisibles, certaines autorités recourent à l’intimidation et à la diffamation. D’après Gabriel Rufyiri, ces autorités vont même plus loin et menacent d’annulation des ordonnances d’agrément de ces organisations de la société civile. Il souligne que la lutte contre la vie chère est légale. C’est pour cette raison, dit-il, qu’on ne va pas s’arrêter : « On va continuer jusqu’au bout. » Le président de l’Olucome précise que la Constitution burundaise et d’autres textes internationaux ratifiés par le Burundi reconnaissent un certain nombre de droits dont celui de grèver, de manifester,… Tout en rappelant aux autorités qu’elles sont redevables devant le peuple, il indique que les organisations, membres de la campagne contre la vie chère, se sont regroupées pour n’exiger que la bonne gouvernance. Ainsi, selon lui, elles ne vont pas céder aux intimidations : « On doit le faire. On ne peut pas être intimidé par les ultimatums. Nous savons ce que la loi nous autorise ». Il signale qu’ils ont adressé une correspondance au chef de l’Etat mentionnant toutes leurs revendications. Pour lui, si la réponse n’est pas donnée, ces organisations vont interroger la loi et procéder à la suite.
« Pas de relation entre la société civile et l’ADC-Ikibiri »
A ceux qui accusent la société civile d’être de mèche avec l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC-Ikibiri), Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC (Forum pour le renforcement de la société civile), lui aussi activiste contre la vie chère, est précis : « Nous sommes là pour dénoncer les abus, les injustices,… Nous ne sommes pas contre un pouvoir, nous sommes contre la mauvaise gouvernance. Nous sommes là pour défendre l’intérêt du petit peuple. » Il souligne que si l’ADC-Ikibiri commet des délits, des crimes, des abus,…la société civile a le devoir de les dénoncer.