Dans sa conférence de presse de ce 1er août, l’Olucome, s’insurge contre certaines activités « privées » du Président de la République. Selon cette association, de telles activités ont un impact négatif sur la gouvernance.
« Certaines activités de son excellence le Président de la République outrepassent la constitution, dans ses articles 100 et 101 de la Constitution du Burundi. D’autres sont menées en violation des conventions internationales ratifiées par le Burundi pour prévenir la corruption », dénonce vigoureusement, Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome (Observatoire de Lutte contre la corruption et les Malversations Economiques).
Partant de l’exemple de la construction du Stade de Buye (Ngozi), Gabriel parle d’un agenda caché derrière cette réalisation: « Plus de 60% des commerçants qui ont contribué dans le financement de ces travaux, reçoivent en contrepartie des marchés publics illégalement ».
Tout en rappelant les cas de fraude et de mévente du sucre de la Sosumo, Rufyiri n’hésite pas d’affirmer qu’il y a de grands fraudeurs parmi ces commerçants.
Quant au don d’un véhicule que la Fondation Buntu a reçu de la société Samancor (Prospection des mines au nord-est), le patron de l’Olucome déplore que celle-ci ait eu en retour le privilège d’exploiter le nickel. La Fondation Buntu est présidée par la première dame du pays. M. Gabriel fait savoir que d’après le vice-président de l’association Buntu, ce véhicule a un équivalent d’1 milliard Fbu.
A ces deux exemples, Rufyiri ajoute le cas des tracteurs que le gouvernement égyptien a donné à la présidence. « Où sont-ils ? », se demande-t-il. L’Olucome constate aussi un problème sérieux de gouvernance : « Il y a risque de confusion totale des fonctions publiques et des fonctions privées »
Interrogé, le porte-parole du Président de la République, n’a pas voulu en dire mot.
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Les articles violés de la Constitution, selon Rufyiri
Article 100 : Les fonctions du Président de la République sont incompatibles avec l’exercice de toute autre fonction publique élective, de tout emploi public et de toute activité professionnelle
Article 101 : Dans le cas où le candidat élu Président de la République occupait une fonction publique, il est placé d’office en position de détachement dès la proclamation des résultats. Dans le cas où il occupait une fonction privée, rémunérée ou non, pour son propre compte ou pour le compte d’un tiers, il cesse toute activité dès la proclamation des résultats.