Le président de l’Olucome déplore l’utilisation des véhicules et des fonds publics dans la campagne référendaire. Il dénonce également le transport des militants à bord des camions.
« L’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome, est frappé par l’utilisation des véhicules et des fonds publics par le parti au pouvoir au cours de la campagne référendaire », a déclaré, vendredi 4 mai, Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome. Le parti au pouvoir utilise ces véhicules tout en enlevant ou voilant les plaques d’immatriculation. Une perte de l’Etat de plusieurs millions de Fbu, surtout concernant la consommation du carburant.
M. Rufyiri fustige, par ailleurs, l’octroi des frais de mission à certaines autorités qui se rendent dans la campagne référendaire. « D’autres moyens financiers de l’Etat sont utilisés pour rafraîchir les militants du parti au pouvoir après les séances de campagne. Ce qui est contraire à la loi.» L’article 69 de la Constitution en vigueur interdit l’utilisation des fonds acquis par des pratiques illégales et de corruption pour financer les partis politiques. Le président de l’Olucome déplore également que plusieurs fonctionnaires de l’Etat s’absentent au travail pour la campagne référendaire en toute violation de la loi. Là où le bât blesse, la plupart d’entre eux ne demandent même pas de permission. Il exhorte le gouvernement d’arrêter l’octroi des frais de mission aux autorités du Cndd-Fdd qui participent dans les séances de la campagne référendaire. Et à l’Etat de ne pas débloquer les fonds qui sont utilisés pour leur rafraîchissement.
Cet observatoire regrette également que les partis politiques transportent leurs membres à bord des véhicules destinées à transporter du charbon ou autres marchandises. « Ils n’ont pas d’assurance pour transporter ces personnes. » Il pointe du doigt le parti Cndd-Fdd, l’Uprona, le Fnl, le Sahwanya Frodebu, le Frolina ainsi que la Coalition Amizero y’Abarundi.
Gabriel Rufyiri demande au gouvernement d’arrêter ce transport illégal à l’origine des accidents. A la population de refuser d’être embarquée dans ces véhicules destinés à transporter les marchandises.
Le gouvernement se défend
Philipe Nzobonariba, secrétaire général et porte-parole du gouvernement, balaie du revers de la main ces accusations : « Aucun moyen financier de l’Etat n’a été débloqué pour financer le parti au pouvoir au cours de cette campagne référendaire. Le Cndd-Fdd utilise ses propres moyens.»
M. Nzobonariba soutient, par ailleurs, que la loi interdit l’utilisation des véhicules de l’Etat dans la campagne électorale à l’exception des hauts dignitaires du pays. Notamment le président de la République, de l’Assemblée nationale et ses adjoints, etc. Les véhicules assurant leur sécurité doivent toujours les accompagner.
A propos des véhicules sans plaques d’immatriculation, Roger Bankibigwira, commandant de la police de sécurité routière (PSR), a indiqué que tout véhicule dépourvu de plaque d’immatriculation n’a pas le droit de circuler. La police a lancé une campagne de saisie de tous les véhicules sans plaques d’immatriculation, il y a quelques mois. Et de reconnaitre que ces véhicules circulent encore.
Félix Mpozeriniga, ministre de la Fonction publique, a assuré que la campagne référendaire ne suspend pas les activités des fonctionnaires : « Tout employé de l’Etat qui veut participer à la campagne électorale doit avoir au préalable la permission de son responsable hiérarchique, sauf le jour du vote.»
Il clarifie également la question liée à la durée de la permission : un ou deux jours maximum. « Ceux qui s’absentent sans l’autorisation violent le code du travail», conclut-il.