Dans une conférence de presse tenue ce 12 octobre, l’Olucome s’insurge contre le retard de transmission au parlement du projet de loi du budget pour l’exercice 2012. Il constate aussi, amèrement, la mauvaise gestion des ressources naturelles, comme les propriétés domaniales.
« Cette activité d’analyse du projet de la loi budgétaire est tellement complexe, qu’il devrait être transmis à temps au parlement. Cela permettra, à ce dernier, de faire de bonnes propositions d’amendements », déclare Rénovat Havyarimana, chargé de la communication au sein de l’Observatoire de la Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (Olucome).
Il rappelle que le budget de l’année 2011 est de 907.359.503.774 BIF, et que jusqu’au 30 juin le niveau d’exécution était de 316.172.961.886 BIF, soit 34,8%. « 51% de ce budget vient de l’aide étrangère, dont 20% seulement ont été mobilisé à la fin du premier trimestre », souligne-t-il.
Avant 2011, 3,7% du budget était alloué au secteur agricole. Ce n’est qu’avec la loi budgétaire de 2011 qu’il a été augmenté pour atteindre 7,5%. « La priorité est toujours accordée aux services généraux au détriment de l’investissement », regrette M. Havyarimana.
En outre, les Burundais vivent en grande partie (à 80%) dans les zones rurales où l’agriculture représente 95% des revenus. Les 2/3 de cette population (69%) vivent en dessous du seuil de pauvreté. Mais dans les milieux urbains les taux sont de 34% selon les publications de l’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG). La pression sur la terre est énorme et la taille moyenne des propriétés foncières est estimée à 0,5 ha par habitant.
Quant à la question des terres domaniales, le chargé de la communication à l’Olucome trouve que la situation est très alarmante. Il se réfère au rapport provisoire de la commission Nationale Terre et autres Biens (CNTB). Une grande partie, durant des années, poursuit M. Havyarimana, a été illégalement attribuée aux nantis au détriment des catégories les plus nécessiteux. Les provinces qui viennent en premiers sont: la province de Cankuzo avec 1345,8 ha, celle de Ruyigi avec 1274,53 ha et Karusi avec 1028,669 ha.
La superficie totale est de 27.830 km carrés, dont près de 25.650 Km sont cultivables. Pour l’Olucome, il est difficile de comprendre que 9873,371 ha soient irrégulièrement attribués surtout par des personnes qui n’ont pas toutes les prérogatives requises (administrateurs communaux, chefs de zone ou de secteur).
Pour ce, l’Olucome demande au gouvernement de transmettre, le plus tôt possible, le projet de loi budgétaire pour l’exercice 2012 au parlement. Pour que ce dernier l’analyse profondément tout en privilégiant le secteur agricole, indispensable à la majorité des Burundais.
Il appelle le gouvernement à prendre toutes les mesures pour récupérer les terres domaniales illégalement attribuées. De faire des audits dans chaque ministère et autres institutions publiques pour un contrôle rigoureux de l’exécution du budget de l’Etat. M. Havyarimana sollicite la population pour toujours dénoncer la corruption et demande aux bailleurs de continuer à soutenir le Burundi surtout dans le domaine agricole.