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Loi sur le statut de l’opposition : les FNL contents, l’ADC Ikibiri déçue

05/05/2013 Commentaires fermés sur Loi sur le statut de l’opposition : les FNL contents, l’ADC Ikibiri déçue

Après l’adoption du projet de loi portant statut de l’opposition politique burundaise par l’Assemblée Nationale, mercredi 10 octobre, le FNL d’Emmanuel Miburo se dit très satisfait et prêt à diriger l’opposition. De son côté, l’ADC-Ikibiri envisage de s’y opposer farouchement.

<doc5532|left>« Nous avons accueilli favorablement et avec satisfaction cette loi, puisqu’on travaillait comme parti d’opposition mais sans cadre légal. Maintenant, on saura par où commencer et où terminer avec nos interventions au niveau politique », déclare Emmanuel Miburo, président du parti FNL reconnu par le ministère de l’intérieur.

Il indique être prêt à assumer les fonctions de président de l’opposition et trouve même la tâche très facile : « Nous nous préparons aux plus hautes fonctions du pays. Donc, diriger l’opposition n’est pas difficile par rapport à diriger le pays. »

En outre, si l’Uprona ou le Frodebu-Nyakuri ne se retire pas du gouvernement, M. Miburo ne doute pas que c’est bien lui qui sera président de l’opposition. « Le critère est clair », déclare-t-il, en soulignant qu’aucun autre parti de l’opposition ne peut devancer le sien compte tenu des résultats des élections communales de 2010.

De plus, M. Miburo considère l’ADC-Ikibiri comme un ensemble des partis de l’opposition qui, depuis longtemps, n’a pas voulu dialoguer avec d’autres formations politiques. « Dans les jours à venir, lorsque je serai président de cette institution de l’opposition burundaise, il faudra qu’ils viennent pour qu’on agisse positivement ensemble», projette-t-il.

« Elle doit être combattue avec toutes nos forces »

<doc5533|right>A l’ADC-Ikibiri, les calculs du gouvernement sont évidents. Léonce Ngendakumana, son président à déjà lu entre les lignes : « Comme le gouvernement a créé ses propres médias, ses propres organisations de la société civile, il tente maintenant de créer une opposition à lui, qui lui soit propre pour préparer et organiser ensemble les élections de 2015, discuter la mise en place les mécanismes de la justice transitionnelle. Bref pour affronter les défis de l’heure », se désole-t-il lors d’une conférence de presse, ce jeudi 11 octobre.

Selon lui, c’est un monologue et cela est inacceptable. « Le contenu de ce projet de loi ne nous engage pas. Il est conçu en violation de la Constitution burundaise et de la loi sur les partis politiques en vigueur. C’est un projet de loi qui envisage la dissolution des partis politiques de l’opposition », s’insurge-t-il.

Il indique que si ce projet de loi est promulgué tel qu’il est, il fait reculer le Burundi d’une quarantaine d’années sur la voie de la démocratie et de la bonne gouvernance. « Elle doit être combattue avec toutes nos forces pour qu’elle soit changée et nous avons ce devoir », martèle le président de l’ADC-Ikibiri.

Quid de ce projet de loi ?

Ce projet de loi portant statut de l’opposition politique au Burundi et adopté presqu’à l’unanimité par les députés, stipule notamment que l’opposition politique sera composée de l’opposition extraparlementaire et de l’opposition parlementaire. Et son président sera celui du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre de parlementaires. Ainsi, pour le mandat en cours (2010-2015), ce dernier n’existe pas si l’Uprona et le Frodebu-Nyakuri ne quittent pas le gouvernement.

Ce président représentera également les intérêts de l’opposition extraparlementaire qui sera, à son tour, dirigée par le président du parti ayant eu plus de voix dans les élections communales de 2010 à défaut du consensus entre ces partis. Pour le cas d’espèce, ce parti est le FNL dont le président reconnu par le ministère de l’Intérieur est Emmanuel Miburo.

Cependant, l’ADC-Ikibiri ne reconnait pas Emmanuel Miburo comme président du parti FNL. Le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, a précisé devant la chambre basse du parlement que les concernés doivent inévitablement se conformer à cette loi et pas le contraire.

« Le président de l’opposition politique bénéficiera des considérations protocolaires, d’un véhicule protocolaire, du passeport diplomatique et des frais de fonctionnement », prévoit cette loi.

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