La communauté internationale continue à réagir après la promulgation de la loi sur la presse. L’ambassadeur des Pays-Bas au Burundi s’exprime.
M. Jolke Oppewal, l’Ambassadeur des Pays-Bas au Burundi est un ancien journaliste. L’amour de son ancien métier est toujours là. Intact. Une loi qui, comme il le dit, « va compliquer la vie des journalistes », n’est donc pas faite pour lui faire plaisir. Mais aujourd’hui, en bon diplomate, il prend d’abord soin de rappeler les bonnes relations entre son pays et le Burundi : « Nous avons un engagement, un partenariat avec le Burundi. Nous avons des projets pour aider le pays à se développer, à se stabiliser. Notre partenariat a déjà produit de bons résultats dans le domaine de la sécurité et le développement économique. »
L’Ambassadeur Oppewal ne remet donc pas en cause l’engagement de son pays après l’adoption de cette loi. Mais les Néerlandais ont la réputation d’être direct. Sur cette loi sur la presse, le diplomate ne tourne pas autour du pot : « Les Pays-Bas déplorent cette loi. C’est clair.Le Burundi a besoin d’un espace public,les journalistes doivent avoir la liberté de s’exprimer sur la vie nationale. »
L’Ambassadeur Oppewal regrette« plusieurs articles vagues contenus dans cette loi. » Et l’ancien journaliste prévient : « Ce sera très compliqué pour les journalistes burundais de savoir quand il ya infraction du moment que l’article est vague. »Mais le diplomate rappelle aussi que tout n’est pas parfait chez les journalistes. « Il ne faut pas cesser de s’améliorer, de se former pour être des journalistes de grande qualité. »
Quant aux journalistes ..
Aujourd’hui, la loi est là. M. l’Ambassadeur Oppewal estime qu’un recours juridique est possible : « Si la Cour constitutionnelle est saisie, elle devrait se prononcer sur sa conformité avec la Constitution. »
En attendant, le diplomate assure que les Pays-Bas « vont rester attentifs quant à son application ». Aux journalistes, M.Oppewal donne un conseil simple : travailler avec professionnalisme dans le respect de la déontologie. Là c’est l’ancien journaliste qui parle. « Et si avec cette loi l’espace démocratique se fermait encore ? ». Silence de M. Oppewal. Il réfléchit un moment et lâche avec une voix douce mais ferme : « Les Pays-Bas ont un excellent partenariat pour plusieurs années avec le Burundi. Si avec cette loi l’espace démocratique se fermait… la nature de notre partenariat pourrait changer. » Là, c’est le diplomate qui parle.