Selon le président de Parcem, le Burundi doit entre autres rétablir la coopération avec l’extérieur pour juguler l’inflation galopante.
« Comment, dans un pays où le taux de malnutrition infantile approche 60%, peut-on avoir une taxe sur le sucre de 600 Fbu par kg ?», s’est demandé Faustin Ndikumana, président de la Parole et action pour le changement des mentalités (Parcem), ce mardi 17 janvier, dans une conférence de presse.
Il dit que le niveau de l’inflation est, en grande partie, influencé par le niveau des prix des denrées alimentaires. Il soutient que l’offre des produits alimentaires est, aujourd’hui, structurellement déficitaire.
« De par les états généraux de l’agriculture, il y a un déficit annuel de 30% qui n’est pas comblé sur le marché ; 35% de ménages burundais sont sans terres cultivables et le taux de croissance annuelle de la population est de 3%. »
Cet activiste de la société civile déplore que le Burundi n’ait pas une industrie de consommation. Il met l’accent sur la transformation, la conservation et le stockage des produits agricoles : « Malheureusement, le niveau d’investissement n’a pas encore conduit à la révolution du secteur agricole en vue de faciliter sa modernisation. »
Le président de Parcem soutient que le manque de devises empire la conjoncture : « Il y a un problème sérieux de disponibilité de devises. Même si on importe, le coût reste exorbitant. La différence est de 1000 Fbu entre le taux de change officiel et celui du marché. »
Budget désespérant
Faustin Ndikumana s’offusque de la loi budgétaire régissant l’exercice 2017. Il trouve qu’il ne s’agit pas d’un budget en mesure de stimuler la croissance économique. « Des taxes toujours sur des produits de première nécessité, qui ont des répercussions sur le niveau de vie des citoyens. »
Il doute de la réalité des rapports de l’Office burundais des recettes (OBR) : « Nous restons sur notre soif sur la capacité de ces fonds par rapport aux dépenses essentielles liées à l’investissement pour améliorer le bien-être collectif des citoyens. »
Il dénonce également les avances de la Banque centrale qui, pour lui, sont devenues une habitude. Et il estime que le pays connaît un contexte de stagnation de la production : « C’est la dépréciation de notre franc par rapport aux devises et à la production.»
Le président de Parcem recommande trois axes incontournables afin de trouver des solutions à cette inflation. Il estime qu’il faut d’abord mettre fin à la crise politique en vue de garantir une stabilité. Il suggère le rétablissement de la coopération avec les traditionnels bailleurs de fonds : « Cette étiquette d’un pays isolé, d’un pays en crise doit disparaître. »
Il soutient ensuite que la lutte contre la corruption doit être un engagement franc. Il dit que tous les efforts seront vains si on ne s’attaque pas à la corruption et aux malversations économiques.
Enfin, Faustin Ndikumana demande aux autorités de renouer avec l’élaboration des documents de référence tels le CSLP.
« Enfin, Faustin Ndikumana demande aux autorités de renouer avec l’élaboration des documents de référence tels le CSLP. »
CSLP! C’est quoi cet animal?
L augmentation des taxes pour renflouer les caisses de l état empiète sur le pouvoir d’achat des Burundais. Chaque fois qu’il faudra payer les corps de l armée et acheter les armes les taxes augmenteront. Mais jusqu’à quand se rendront t ils compte que c est intenable pour le peuple?