L’OTB lance un cri d’alarme, elle se dit victime d’une pénurie sévère de mazout qui menace l’asphyxier, si ce n’est pas déjà fait. Le directeur général de l’OTB, Gilles Mukundwa a tenu une conférence de presse ce lundi 23 décembre. Objectif : alerter sur une paralysie imminente de cet office, l’une des principales sources de devises pour le pays.
« Si l’on considère les jours de cueillette ratés dans les 5 usines de l’OTB du 2 juillet au 30 novembre 2024, les calculs montrent que l’OTB a enregistré une perte considérable de 3 389 tonnes de feuilles vertes qui pouvaient générer environs 737 tonnes de thé sec d’une valeur de 1 842 000 dollars en considérant qu’un kg serait vendu à 2.5 dollars américains. Ce montant équivaut à environ 5 milliards et demi de FBU », explique le SYTRATHE, le syndicat des travailleurs de la filière du thé.
Selon ce syndicat, chez le paysan, le prix actuel est de 350fbu par kilo de feuilles vertes. Et ce n’est pas tout comme problème : à ceci s’ajoute la chute du rendement de leurs champs suite au non-respect du cycle de cueillette.
Face à la pénurie de carburant sans précédent, la filière théicole se meurt. « Alors qu’auparavant l’OTB bénéficiait de 50 000 litres de mazout pour assurer le bon fonctionnement de ses usines, nous ne recevons aujourd’hui que 23 000 litres, soit moins de la moitié de nos besoins, une situation critique qui risque d’entraîner l’arrêt de la production », alerte Gilles Mukundwa.
Suite aux multiples crises qui menacent la survie de l’OTB, le Bureau exécutif du SYTRATHE, le syndicat des travailleurs de la filière du thé a adressé une lettre urgente au président de la République, alertant sur les conséquences désastreuses de cette situation. « Il faut une intervention rapide ».
Selon leur analyse, la pénurie de carburant a engendré des conséquences graves à plusieurs niveaux. Sur le plan de la production, « une part importante de feuilles n’a pas pu être collectée, ce qui représente un manque à gagner considérable pour l’entreprise et l’économie nationale ».
Du côté des théiculteurs, cette crise a provoqué une « démotivation généralisée. Certains ont commencé à délaisser leurs plantations de thé, optant pour des cultures vivrières qu’ils estiment plus rentables ». Faute de moyens, d’autres paysans préfèrent abandonner tout simplement l’entretien de leurs champs, compromettant ainsi « les prochaines récoltes ».
La manque de carburant paralyse toute la chaîne de production
En outre, poursuit ce syndicat, les retards dans la collecte et le traitement des feuilles vertes ont entraîné une chute notable de la qualité du thé. Ce déclin affecte directement la valeur du produit fini sur les marchés d’exportation, fragilisant davantage la filière.
Par ailleurs, fait remarquer le SYTRATHE, l’arrêt de l’entretien des pistes de desserte a aggravé la situation logistique. Ces voies, désormais presque impraticables, compliquent le transport des feuilles vers les usines, notamment en cette période de fortes pluies où les infrastructures se détériorent rapidement.
« Nous demandons au gouvernement de nous donner la permission de nous approvisionner en carburant à l’extérieur du pays pour éviter la faillite de l’entreprise, car nous avons les moyens nécessaires pour l’importation », appelle le SYTRATHE.
Gilles Mukundwa, directeur général de l’OTB confirme cette demande formulée par ce syndicat. « Nous avons exprimé aux autorité habilitées notre souhait de nous approvisionner en carburant, l’OTB a des moyens d’importer son carburant pour le fonctionnement de ses usines ».
Mise à part cette pénurie de mazout, les difficultés de l’OTB se sont aggravées avec les fréquentes coupures d’électricité. « Ces perturbations énergétiques récurrentes paralysent le processus de transformation du thé, mettant en péril la survie de cette filière cruciale pour l’économie nationale ».
Cette période de pluies, traditionnellement marquée par une forte production du thé, s’annoncent critiques pour l’OTB. Si aucune solution n’est trouvée rapidement, les pertes pourraient atteindre des niveaux catastrophiques, mettant en péril l’avenir de cette filière essentielle à l’économie burundaise.
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