Lundi 23 décembre 2024

Politique

L’Office du Haut-Commissariat des Nations unies attaqué

15/09/2017 16

Des hommes armés non encore identifiés ont attaqué, dans la nuit de mardi à mercredi 13 septembre, les bureaux de l’Office du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à Bujumbura. La police dit avoir commencé des enquêtes.

Des hommes armés ont attaqué le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à Bujumbura.

C’était aux environs de 2h du matin quand un groupe d’hommes armés non encore identifié a fait irruption dans les bureaux du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme sis à l’Avenue Makamba, zone Rohero en commune Mukaza de la Mairie de Bujumbura. «Six hommes armés ont menacé les agents de sécurité qui montaient la garde avant de s’introduire dans les bureaux», racontent des sources sur place.

Dans un premier temps, le porte-parole du ministère de la Sécurité Publique, Pierre Nkurikiye, a indiqué que la police n’a pas d’informations faisant état d’une attaque survenue aux bureaux du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à Bujumbura. Selon lui, il n’y pas a eu de plainte à ce sujet, «ce qui laisse entendre qu’il s’agit d’histoires fabriquées de toute pièce.» Ce jeudi dernier, Pierre Nkurikiye a fait savoir qu’une plainte a été déposée et que les deux gardes de sécurité qui étaient de service ce jour-là ont été appréhendés pour interrogatoire.

Toutefois, la police exclue déjà la piste d’une attaque car sur son compte twitter, on peut lire : «Cas de l’Office de @UNHumanRights à Bujumbura: Informée, @BurundiPolice enquête maintenant et exclue déjà toute attaque. 2 gardiens arrêtés»

Genève y est pour quelque chose?

Elizabeth Throssell, chargée de la communication à l’Office du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à Genève, confirme que des hommes armés ont fait irruption dans leur bureau à Bujumbura, le 13 septembre aux environs de 2h30 du matin. «Nous avons immédiatement porté plainte contre X devant les autorités compétentes.» Selon les premières constatations, poursuit-elle, aucun dommage matériel n’a été rapporté. «L’incident fait l’objet d’une enquête et nous ne pouvons donc fournir aucune information supplémentaire pour le moment.»

Dans un communiqué de presse, le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, fait savoir que les premiers éléments de l’enquête révèlent que ces malfaiteurs, dont un avait un fusil de type kalachnikov d’après lui, ont utilisé de fausses clés en leur possession. «Bien qu’ils se soient introduits dans les bureaux, ils n’ont rien emporté et ils n’ont causé de dégâts ni matériels ni humains. «L’enquête se poursuit pour identifier les malfaiteurs ainsi que les tenants et les aboutissements de leur acte.» Il demande au public de se garder de tirer des conclusions hâtives sur les auteurs ainsi que leurs motivations. Et de souligner que quand Pierre Nkurikiye a réagi, la police judiciaire n’avait pas encore été saisie.

Pour Me Lambert Nigarura, activiste des droits humains, l’attaque des bureaux de l’Office du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme est un message clair que le gouvernement du Burundi veut transmettre aux Nations unies à la suite du rapport de la commission internationale d’enquête sur le Burundi. « Cela rentre dans la droite ligne du pouvoir de Bujumbura de vouloir fermer définitivement ce bureau pour continuer à massacrer le peuple à huis clos, sans témoins et loin des regards gênants.»

Ces 18 et 19 septembre prochains, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU se penchera une nouvelle fois sur la situation au Burundi. La Commission d’enquête sur le Burundi présentera à Genève, lors de la trente-sixième session de cet organe onusien, son rapport. Le 4 septembre dernier, cette commission a rendu son rapport où elle indique que des crimes contre l’humanité sont commis au Burundi depuis avril 2015. Dans la foulée, elle a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur ces crimes.

Rappelons que Bujumbura a décidé, en octobre 2016, de suspendre toute collaboration avec le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à Bujumbura.

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. Rurihose

    Ndaba Marc
    Vous n avez pas pipé mot aux massacres que j’ai inventoriés en mettant des noms.
    Cessez de parler de la Libye ou Irak. Je parle de mes compatriotes massacrés

  2. Fofo

    C’est cette conclusion que les sumilateurs cherchent. Iyo bumenyumwe bwari ikindi. Prophétie : Je rêve déjà. Suite au manque des financements, tôt ou tard, certaines agences de l’ONU seront privatisées. Elles fonctionneront comme des entreprises privées. Leurs missions seront dictées par les financiers.

    • Karabona

      Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.

  3. Buhinga

    Je ne serai pas étonnée si la même « simulation » survient à la veille de la reprise des négociations. Géneve approche, et du coup, attaque de l’Office, Arusha approche, attaque à la grenade! On a tous compris….!

  4. Fofo

    Cette attaque ressemble à une simulation! Tôt ou tard la vérité finira par se faire savoir!

    • Karabona

      Bien sûr et les simulateurs disposent d’un véhicule 4*4 aux vitres teintées, d’uniformes bien connus et peuvent se balader impunément à Bujumbura!

  5. RUGAMBA RUTAGANZWA

    Des gestes inutiles qui ne changeront rien du tout quant à la position des NU sur le Burundi, un pays où les droits de l’homme, y compris le droit à la vie, sont violés de la base au sommet de l’Etat sans que les autorités politiques s’en émeuvent outre mesure. Ce geste, en fait barbare, au regard des dispositions assorties de la Convention sur les privilèges et immunités des Institutions spécialisées des Nations Unies, ne fait que détruire le peu de crédibilité que la diplomatie burundaise avait encore car il faut dire qu’à part les insultes et les manifestations instrumentalisées incessantes du parti au pouvoir, la diplomatie burundaise est morte et enterrée depuis très longtemps déjà.

  6. Abi

    « Pour Me Lambert Nigarura, activiste des droits humains, l’attaque des bureaux de l’Office du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme est un message clair que le gouvernement du Burundi veut transmettre aux Nations unies à la suite du rapport de la commission internationale d’enquête sur le Burundi »

    Je croyais que dans le droit il y a un principe simple reconnu par tous – On est generallement presume innocent jusqu’a preuve du contraire. Pour Me Nigarura – le gouvernement est presume coupable jusqu’a preuve du contraire…C’est un peu bizarre!

  7. Ndaba Mark

    @ Mafero
    Je suis contre tout enlevement et disparition forcee. Mais sache bien que au Burundi ce n’est pas seulement le pouvoir qui enleve les gens. Meme les opposants le font. Nous ne trouverons jamais de paix si nous refusons de reconnaitre ce que nous sommes et de gerer les vrais problemes.

  8. Ndaba Mark

    @ Rurihose
    Autre chose est aussi possible. Ne vous bornez pas. Les detracteurs du pouvoir de Bujumbura peuvent aussi le faire pour le mettre sur le dos du pouvoir en place. L’Office du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à Genève peut aussi le faire. Il y a eu beaucoup de conspiration contre le Burundi et d’autres pays. On n’a pas encore montre les armes chimiques saisies chez Sadam, mais on l’a tue et on a continue et on contnue a tuer les siens et le peuple irakien. Ou est ce haut commissariat en Irak, en Lybie….Ne vous en faites pas Ils ont deja fait pire que ca. Malheur a ceux qui s’attachent a eux pour exterminer leurs compatriotes.

  9. Barumwete Alain Chris

    Toute honte bue Me lambert Niragura attibue déjá l’attaque au Gouvernement. Donc s’il devait rediger un rapport sur cette incursion armée dans ces bureaux, il devrait endosser la responsabilité aux forces de l’ordre.
    Ce sont ces genres de rapports redigés par des personnes comme ce Me que la commission Fatsah Ouguergouz a utilisé pour rédiger son brouillon de rapport. Pauvre commission d’enquête des Nations Unies !!!!

  10. Rurihose

    Etrange coincidence,
    Un rapport sort et les bureaux des droits de l’homme sont attaqués.
    Quelle conclusion tiree?

  11. Kibado

    C´était une reconnaissance de terrain, nimwitege idégâts nibagaruka !!!!

  12. Mahoro

    C’est devenu une habitude, quand approche un grand rendez-vs (négociations ou Conseil de sécurité) où la situation du Burundi doit être analysée, on assiste à « des attaques » pour faire croire au monde que la situation est alarmante! Chers burundais, cessez de détruire votre propre pays! A bon entendeur salut!

    • Mafero

      @Mahoro: Quand tu parles des déstructeurs de leur propre pays, veux-tu insinuer les 4 personnes à bord d’un véhicule aux vitres teintés et dont un était en uniforme bien identifiable appartenant au corps des déstructeurs du pays?

      • Mahoro

        Un enfant de l’école maternelle est capable de différencier le bien et le mal! C’est pas à moi d’établir les responsabilité de qui détruit ou construit.

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