Un rapport du Service National de Renseignements (SNR) accuse l’Office Burundais des Recettes et la 2ème vice-présidence du Burundi de dysfonctionnement grave. Selon un communiqué de presse de l’Olucome de ce mardi 29 mai qui cite ce rapport, le cabinet civil de la présidence de la République reconnaît ce problème.
<doc4108|left>Ce communiqué de presse signale que, d’après ce rapport, les dirigeants de l’OBR, ses bailleurs, ses consultants, de connivence avec la 2ème vice-présidence de la République, sont hostiles aux intérêts du pouvoir en place.
Suite aux résultats dudit rapport, poursuit le communiqué, le cabinet civil du président de la République du Burundi, sous la houlette de son chef, Alain Guillaume Bunyoni, a mis en place une commission de cinq personnes.
Sa mission : palier ce problème de ’’dysfonctionnement de l’OBR et à cette hostilité de la 2ème vice-présidence aux intérêts du pouvoir en place’’. Cette commission a un mandat, mentionne ce communiqué, qui va du 21 mai au 10 juin 2012.
Après avoir analysé ce rapport du SNR, le président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri, signale qu’il s’agit d’un groupe de corrompus qu’il a toujours dénoncés. Ces derniers, précise-t-il, cherchent à avoir une main mise sur l’OBR. Ce qui leur permettra, dit-il, d’avoir des facilités lors de la recherche des exonérations illégales, de la pratique de la fraude fiscale et de la commercialisation déloyale des ressources minérales.
Les encouragements de l’Olucome
A voir les progrès réalisés par l’OBR et la 2ème vice-présidence, le président de l’Olucome indique que les deux institutions méritent des encouragements au lieu d’être menacées. Il indique que ces 2 institutions avaient tout fait pour empêcher ce groupe de s’adonner à l’évasion fiscale.
A titre d’exemple, l’OBR a enregistré une augmentation des recettes de l’Etat jamais connue : les prévisions des produits fiscaux s’élevaient à 312 439 986 BIF en 2009, à 342 784 477 131BIF en 2010, à 432 617 968 510BIF en 2011 et 525 190 528 470BIF en 2012. Ces prévisions, selon l’Olucome, étaient de 184 146 268 602BIF en 2007.
Face à cette situation, l’Olucome recommande aux parlementaires de suivre de prêt l’évolution de cette situation.
L’Olucome en appelle aux Burundais à ne ménager aucun effort pour protéger la chose publique en vertu de l’article 69 de la Constitution.
Cette association de lutte contre la corruption demande aux responsables de l’OBR de continuer à faire des recouvrements sans crainte.
Pour sa part, Télésphore Bigirimana, porte-parole du Service National de Renseignements, a reconnu que le SNR endosse le contenu du rapport, " dont l’établissement rentre dans le cadre de ses activités, comme toutes les institutions similaires à travers le monde. "
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Les membres de la commission, cités par l’Olucome sont :
{A la tête de la commission :}
Jean Bosco Ndikumana, chef de Cabinet adjoint du président de la République,
Les membres :
– Pascal Barandagiye, ministre de la Justice et Garde des Sceaux,
– Tabu Abdallah Manirakiza, ministre des Finances et de la Planification du Développement Economique,
– Saïd Kibeya, coordinateur du bureau stratégique à la présidence de la République du Burundi,
– Pierre Mupira, conseiller principal chargé des questions économiques à la présidence de la République du Burundi.