Plus de 30 employés du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP) ont été licenciés sans explications. Ils s’insurgent contre cette décision et parlent d’un licenciement abusif. L’administration parle d’application de la loi.
Pour le Commissaire général de l’Office burundais de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (OBUHA), Jean-Pierre Gatore, il n’y a eu qu’une application du décret présidentiel et d’une ordonnance de 3 ministres.
« La semaine passée, le ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux nous a convoqué pour nous informer que le contrat prend fin. Il faut rentrer. Nous avons demandé qu’on nous donne une lettre de résiliation du contrat. Le ministre nous a répondu que notre contrat a été résilié le jour de la signature du décret mettant en place l’OBUHA », confie un employé du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP). « Comment licencier des gens avec une expérience de 30 ans pour embaucher des novices ? On se demande ce qui se cache derrière cette décision ».
Pour rappel, le décret présidentiel qui a mis en place l’Office burundais de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (OBUHA) a été signé le 24 mai 2019.
Il fusionne 6 institutions à savoir la direction générale de l’urbanisme et de l’habitat, le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics, la direction générale du bâtiment, la Régie des Services Techniques Municipaux (Setemu), l’Encadrement des Constructions Sociales et Aménagement des Terrains (ECOSAT) ainsi que la Société Immobilière Publique (SIP).
« Est-ce que la fusion signifie la dissolution ? »
« Curieusement, on percevait nos salaires sans problèmes depuis 2019. Les commissaires de l’OBUHA apposaient leurs signatures. Le ministre nous a dit que nous n’aurons pas cette lettre de résiliation du contrat car ce dernier a expiré depuis 2 ans. Est-ce que la fusion signifie la dissolution ? On ne comprend pas », indique un autre employé.
Selon lui, le ministre leur a donné un choix : accepter les indemnités de licenciement ou intégrer la fonction publique comme un débutant malgré leur expérience. Ces employés dénoncent également les manœuvres de la direction pour les diviser. « Nous demandons cette lettre de résiliation du contrat ainsi que les attestations de service rendus pour aller chercher ailleurs. Pour pouvoir également garder notre expérience ».
Dans une note de service de ce lundi, le Commissaire général de l’OBUHA, Jean-Pierre Gatore, met en garde tout le personnel de l’OBUHA en général, et le personnel issu des institutions fusionnées pour la création de l’OBUHA non repris par cette dernière. « Il est strictement interdit de perturber les documents et d’accueillir les clients qui que ce soit. Le non-respect de la présente, entraînera des sanctions conformément à la loi en vigueur ».
D’après ces employés de la LNBTP, c’est difficile de remettre les clés alors que la remise-reprise ne s’est pas effectuée. « Et lorsque des documents ou autres matériels disparaîtront ? C’est nous mettre en danger ».
Le Commissaire général de l’OBUHA, explique cette décision : « Il était bien souligné que toutes les personnes qui vont intégrer l’OBUHA doivent passer des tests de recrutement. Trois ministres en charge des Finances, de la Fonction publique et celui des Infrastructures se sont préoccupés du sort des travailleurs des institutions fusionnées ».
Selon lui, des catégories ont été dégagées. « Ceux qui auront réussi le test intègreront l’OBUHA. La 2ème catégorie ira à la Fonction publique. La dernière catégorie rentrera à la maison avec des indemnités de licenciement ».
Selon M. Gatore, ces employeurs licenciés n’ont pas voulu passer le test. « Et pourtant, ils avaient plus de chances car ils ont de l’expérience. Ils se sont rebellés contre les décisions du président de la République et des ministres ».
Concernant la lettre de résiliation du contrat, le Commissaire général indique qu’il n’y a ’’pas de résiliation car personne n’ira à la rue’’. Sur les indemnités de licenciement, il n’a pas voulu donner des précisions.
1. « Selon M. Gatore, ces employeurs licenciés n’ont pas voulu passer le test… »
2. Mon commentaire
« En Chine impériale, l’examen impérial (chinois simplifié : 科举 ; chinois traditionnel : 科舉 ; pinyin : kējǔ) était un examen pour déterminer qui de la population pouvait faire partie de la bureaucratie de l’État. Ce système a existé continûment pendant 1 300 ans, depuis sa création en 605 jusqu’à son abolition vers la fin de la dynastie Qing, en 1905.
Les examens mandarinaux, dans la Chine impériale, permettaient d’entrer dans la bureaucratie de l’État, le premier but étant de remplacer la transmission du pouvoir aristocratique par une transmission du pouvoir méritocratique… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Examens_imp%C3%A9riaux
1. « Comment licencier des gens avec une expérience de 30 ans pour embaucher des novices ? On se demande ce qui se cache derrière cette décision ».
2. Mon commentaire
« L’emploi à vie c’est terminé on le sait. Les mentalités ont déjà évoluées et la tendance est à l’enrichissement des savoirs par le cumul d’expériences professionnelles. C’est l’une des raisons du turnover (mais pas la seule). D’après l’étude Preparing for take-off, le taux de turnover moyen dans le monde est de 23 % et il continu d’augmenter année après année… »
https://academy.visiplus.com/blog/emploi-2/a-quelle-frequence-les-actifs-changent-ils-demploi-a-lere-du-digital-et-pourquoi-2019-07-19#:~:text=Qu%27il%20s%27agisse%20d,professionnelle%20(source%20%3A%20INSEE).
« Selon M. Gatore, ces employeurs licenciés n’ont pas voulu passer le test. « Et pourtant, ils avaient plus de chances car ils ont de l’expérience. Ils se sont rebellés contre les décisions du président de la République et des ministres ».
N’allons pas jusque là !!! il n’y a pas de rébellion.
Test écrit ? Oral ?
« Curieusement, on percevait nos salaires sans problèmes depuis 2019. Les commissaires de l’OBUHA apposaient leurs signatures. Le ministre nous a dit que nous n’aurons pas cette lettre de résiliation du contrat car ce dernier a expiré depuis 2 ans. »
ENCORE UNE PARTICULARITÉ BURUNDAISE:
Un contrat peut prendre fin et le salarié continuer à percevoir son salaire … pendant deux ans!