Depuis quelques années les étudiants de l’Institut universitaire des sciences de la santé et du développement communautaire (IUSSDC) réclament leurs diplômes. Mais sur cette affaire des contradictions s’observent entre le ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique et les responsables de cet institut.
900 étudiants de cet institut n’ont pas encore reçu leurs diplômes depuis plusieurs années. Il s’agit des étudiants qui n’ont pas réussi à l’examen d’Etat, appelés aussi « les professionnels ».
Cet établissement se trouve dans la zone Gihosha, quartier Mutanga nord. Ces étudiants grognent. Ils réclament toujours leurs diplômes pour pouvoir chercher du travail : « C’est vraiment triste de voir nos amis qui travaillent alors que nous, nous sommes en train de courir derrière nos diplômes. Nous avons étudié et terminé les programmes. Je ne pense pas retourner encore une fois étudier, ces années perdues suffisent », se plaint une étudiante interrogée.
Ils disent que, quand ils vont chercher une copie de diplôme certifié conforme, la seule réponse qu’ils reçoivent est « il y a des irrégularités dans votre institut ».
Chose qu’ils craignaient avant d’arriver où ils en sont aujourd’hui : « Lorsque nous avons demandé aux responsables de l’institut si la décision interdisant aux élèves qui ont échoué à l’examen d’Etat, de suivre les programmes de santé proposés, ne va pas nous affecter, ils nous ont répondu que non. Et le problème, c’est qu’ils ont continué à intégrer d’autres étudiants sachant que c’est interdit », explique un autre étudiant.
Lors de l’émission publique des porte-paroles des différentes institutions qui a eu lieu à Makamba le 24 juin, la question concernant ces étudiants qui réclament leurs diplômes a été posé à Liboire Bigirimana, porte-parole du ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique.
Comme réponse, il a accusé l’Institut universitaire des sciences de la santé et du développement communautaire d’avoir commencé à travailler sans l’autorisation d’ouverture : « Pour cette université qui se trouve à Mutanga nord, la vérité est qu’elle a commencé de travailler sans l’autorisation d’ouverture délivrée par le ministère. Donc il fonctionne hors de la loi. Ce qui est grave, il a continué à dispenser des enseignements et à octroyer des diplômes », a-t-il répondu.
Toujours dans sa réponse, il a mentionné qu’il y a entre le ministère et cet institut, beaucoup de lettres envoyées. Il a révélé qu’il y a enquêtes pour essayer de trouver une solution.
Des contradictions. Le directeur académique et l’assistante du recteur affirment que l’institut a reçu l’ordonnance ministérielle conjointe leur permettant de dispenser des cours. C’est « l’ordonnance ministérielle No 610/284 du 14/3/2011 portant autorisation d’ouverture de l’institut universitaire des sciences de la santé et du développement communautaire ».
« Qu’il démente ce qu’il a dit »
Ils demandent que le porte-parole démente ce qu’il a avancé lors de cette émission publique : « c’est une accusation grave. Il vient de ternir notre image. Comment peut-il dire ce genre de chose pour un établissement qui vient de passer 11 ans au service. Et chaque année, ils viennent faire des rapports. Font-ils un rapport pour un établissement qui n’a pas l’autorisation de fonctionner ? Nous avons déjà rédigé une lettre lui demandant de démentir ce qu’il a dit », a fait savoir l’assistante du recteur.
Et pour la question des lettres échangées pour trouver une solution, les responsables de cet institut sont formels : « Le ministère ne nous a rien envoyée jusqu’aujourd’hui comme lettre. On a juste présenté ce problème au ministère. Ils nous ont dit qu’ils sont en train de faire des investigations »
D’après une source contactée, c’est un conflit d’intérêt. Selon cette source, ce sont des cadres qui travaillent au ministère chargé de l’Education qui auraient fondé un institut portant presque le même nom : « Donc ce sont eux qui sont derrière tout cela. Ils veulent tout simplement fermer cet institut ».
Sur la question de ces étudiants qui n’ont pas encore reçu leurs diplômes, les responsables de l’IUSSDC précisent que c’est le ministère de chargé de l’Education qui peut résoudre ce problème : « Qu’ils acceptent les professionnels de notre établissement comme ils acceptent ceux des autres instituts ».