Lors de son passage au Burundi, l’Ambassadeur Pitteloud a accordé un entretien exclusif au journal Iwacu.
<doc3790|right>L’ambassadeur Jacques Pitteloud, avec résidence à Naïrobi, était passé au Burundi il y a quelques six mois. Il a indiqué avoir retrouvé un pays « plus détendu » sur le plan politique. « Lors de mon dernier passage la situation était plus crispée. Aujourd’hui tout le monde reconnaît la baisse de la violence et c’est une excellente chose. »
Toujours, au niveau des avancées positives, M. Pitteloud salue également la mise en place progressive de nouvelles institutions comme la CNIDH, « qui fait un travail remarquable dans la promotion et la défense des droits de l’homme.» Il juge aussi le travail de l’OBR « remarquable » et, estime-t-il, les recettes récoltées vont permettre au gouvernement de bien mener sa politique économique. Car pour le diplomate suisse, le plus grand défi est la lutte contre la pauvreté. Pour M. Pitteloud, l’EAC constitue une belle opportunité : « Le Burundi doit comprendre que l’intégration régionale est une chance. L’enclavement, les frontières, sont une catastrophe pour les petits pays, j’en sais quelque chose, je viens d’un petit pays. Mais la Suisse a su bien tirer partie de l’intégration européenne, même si elle n’est pas totale », analyse-t-il.
D’après M. Pitteloud, l’ouverture vers la sous-région ne devrait pas faire peur car elle profitera énormément au Burundi. Il comprend le dilemme, parfois même la peur des Burundais : « Certes, avec l’intégration, les pays forts s’emparent des pans entiers de l’économie. Mais ils vont créer de l’emploi, payer des taxes, « booster » l’économie locale. On a toujours à gagner avec l’intégration. »
Poursuivre les réformes de la justice
L’ambassadeur de Suisse au Burundi, optimiste sur les chances de paix au Burundi, souhaite la poursuite des réformes dans le secteur de la justice, pour en finir complètement avec l’impunité. « Je déplore que pour le cas Manirumva on ne voit guère de résultat », regrette-t-il.
Interrogé sur le « dialogue politique » réclamé par l’opposition, M. Pitteloud estime que le gouvernement burundais devrait se sentir à l’aise avec cette question. « La Suisse, et d’ailleurs toute la communauté internationale, nous avons dit clairement qu’il n’était pas question de remettre en cause le verdict des urnes. Le gouvernement est légitime, il doit trouver les ressorts pour engager un dialogue avec tous et aboutir à un climat politique serein. »
La Suisse, affirme-t-il avec conviction, reste « l’ami fidèle du Burundi, avec une coopération sur le long terme ».