De la synergie des médias au lobbying, en passant par des analyses critiques pointilleuses des spécialistes du droit et des émissions spécialisées sur le projet de loi controversé sur la presse au Burundi, on ne dira pas, à la fin, que les professionnels des médias ont lésiné sur les moyens légaux pour que la liberté d’expression triomphe.
L’émission hebdomadaire, « Club de la presse » est encore revenue, pour la quatrième fois consécutive, sur ce projet de loi pour faire l’évaluation des actions en cours pour contrecarrer le vote parlementaire d’une loi « régressive » et non concertée avec les premiers concernés que sont les journaliste et les consommateurs de l’information.
De l’avis de Jérémie Sindayigwanya, secrétaire permanent du réseau des journalistes burundais pour le développement, l’information n’est pas un enjeu qui concerne seulement les journalistes, mais tout le monde. L’information est à la société ce que le carburant est au moteur. D’où la nécessité, pour lui, de faire voter des lois qui rassurent tout le monde.
Jacques Bukuru, rédacteur en chef de la radio nationale, quant à lui, a rappelé que même ce médium gouvernemental a participé à la récente synergie des médias qui était exclusivement consacrée au projet de loi. Sa préoccupation est néanmoins de savoir si une ou plusieurs synergies peuvent changer le cours des évènements dans l’état actuel des choses. Cependant, il fallait le faire car, cette façon d’agir montre que les journalistes tiennent à ce qu’un certain nombre de choses changent dans le projet.
Robert Minangoy, journaliste et coordinateur du projet PACAM, de son côté, a trouvé que c’est grâce à leur maturité professionnelle que les journalistes en sont arrivés à approfondir le débat sur ce projet de loi : « Plusieurs opinions d’experts, auditeurs et officiels se sont exprimés sur la question. » Selon lui, c’est, après tout, le rôle des journalistes de décortiquer, mais aussi de simplifier la compréhension d’une question qui concerne finalement toute la société burundaise. « Puisque le débat parlementaire est normalement public, il faudrait transmettre le vote en direct pour l’information du public, a-t-il suggéré à la fin.
Gilbert Bukeye, journaliste au groupe de presse « Iwacu », a estimé, pour sa part, que la synergie est un moyen puissant qui montre qu’il y a des soucis communs. Par ailleurs, « la synergie a fait ses preuves en donnant la parole à beaucoup de gens de divers horizons socioprofessionnels et politiques. « Il faut un lobbying auprès des élus du peuple afin qu’ils ne votent pas un projet de loi aussi controversé dans l’opinion », a-t-il conclu.