L’expert indépendant, Faustin Ndikumana, déplore l’absence du ministère de la Bonne gouvernance dans la nouvelle configuration gouvernementale. Il considère que c’est la bataille contre la corruption qui est mise en cause.
« A voir le niveau de corruption, le ministère de la Bonne gouvernance devrait rester pour aider techniquement la présidence de la République dans ces dossiers. C’est une structure technique dans le suivi et la mise en application des réformes qui sont très importantes pour mener la politique de lutte contre ce fléau », a démontré Faustin Ndikumana, vendredi 3 juillet lors d’un point de presse.
M. Ndikumana reconnaît que le président de la République est en droit de s’intéresser directement à la lutte contre la corruption. Néanmoins, rappelle-t-il, il dresse l’orientation et l’évaluation au plus haut niveau. « Ce n’est technique ».
Cet expert salue la mise en place des boîtes à suggestion dans toutes les communes annoncée par le président de la République pour s’informer sur l’état des lieux de la corruption. Sauf qu’il craint que les autorités ne s’entendent avec l’émissaire du président qui va ramasser ces doléances afin de fausser la situation réelle qui prévaut. « La lutte contre la corruption c’est la dénonciation et le suivi en dehors du système étatique ».
Faustin Ndikumana propose plutôt la mise en place des comités locaux de bonne gouvernance pour renforcer la dénonciation citoyenne. Ces derniers devraient être indépendants et regorger des activistes syndicaux, de la société civile et hommes d’église. « Les médias doivent recouvrer la liberté pour dénoncer », conclut-il.