« Le Congo nouveau, notre chère République que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère » lance Patrice Lumumba le 30 juin 1961. On connaît la suite. Quand le drapeau est monté haut sur le mât, les pères de notre indépendance devaient avoir la même euphorie que Lumumba. Ils croyaient sincèrement à l’avènement d’une ère nouvelle. Le colon, le tuteur, le prédateur, responsable à tort ou à raison de tous les maux venait de partir.
Mais 49 années plus tard avons-nous vraiment des raisons de pavoiser béatement ? L’indépendance, oui, et puis quoi ? Conflits, massacres, corruption, gabegie, etc. La désillusion est sévère. Au Burundi comme dans la plupart des pays africains.
Certes, le 1er juillet on va défiler, chanter, rappeler « les heures glorieuses » de l’indépendance mais au fond de nous nous baignons dans un mal être. Les prix des produits de première nécessité s’envolent. Le Burundi caracole toujours dans les classements des pays les plus corrompus et des scandales éclatent régulièrement. Des armes crépitent, des vies sont emportées et l’on philosophe sur la notion de « dialogue ou négociation », oubliant la principale victime : la paix. Certes, le peuple a choisi comme on se plaît à le rappeler, et « les autres n’ont qu’à attendre les élections de 2015 ». Mais 2015 est encore loin et, surtout, le peuple n’a pas choisi la guerre.
Va-t-on laisser aux seuls politiques, obnubilés par les urnes passées et à venir notre survie ? Que les intellectuels, la société civile, les confessions religieuses, tous ce que le Burundi compte « d’éclairés » se lèvent et exigent la paix.
Comme le disait bien Edmund Burke, « pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien ». Bonne fête de « l’indépendance » quand même.