Tout avait pourtant si bien commencé pour le président de la Cnidh, issu du corps professoral du haut lieu du savoir. Dans une interview accordée à Iwacu en juillet 2021, Sixte Vigny Nimuraba n’était pas peu fier d’égrener ce que gagne la Cnidh après sa réaccréditation au statut A : « Nous serons en mesure de participer à toutes les réunions qui impliquent les institutions des droits de l’Homme. Avec le statut A, nous pourrons faire partie des organes dirigeants chaque fois que de besoin. En termes de partenariat, il nous sera facile d’avoir des partenaires et de faire des travaux en synergie avec des organisations internationales. »
Défendre son bilan, avec pour point d’orgue de lui avoir redonné ses lettres de noblesse, n’est pas d’actualité. Place au montage comme arme politique : chercher à atteindre dans leur réputation deux commissaires. Tous les coups semblent permis, surtout ceux dont on ne se relève pas à l’instar d’une « tentative de viol » par un des deux commissaires dont « certaines défaillances » ont été portées à la connaissance du président Ndayishimiye, début décembre, dans une note confidentielle. D’abord pantoise, la victime présumée, une « nettoyeuse » de la Cnidh, lâchera, ensuite, quelque peu excédée : « Qu’on m’appelle pour que j’explique une fois pour toutes qu’il ne s’est rien passé, des collègues sont témoins. Je suis une femme mariée et cela entache mon intégrité. »
De surcroît, tantôt le président de la Cnidh évoque un « viol », tantôt une « tentative de viol ». Cette qualification confuse interroge, pour le moins, la véracité de la commission dudit crime ou sa tentative. Encore plus qu’après avoir marché si loin dans cette accusation infamante, faire demi-tour lui semble moins pénible que de poursuivre : « Il serait prudent de faire des enquêtes sur ces allégations à l’encontre de ces deux commissaires afin de prendre une décision adéquate avant le recrutement d’une nouvelle équipe de commissaires. » Atteindre le Graal de la réaccréditation au statut s’avère ainsi une fin en soi. A l’approche de la ligne d’arrivée, l’éthique personnelle de l’homme se dessine…des contours moins reluisants que son incarnation de la fonction de président.
Cette note confidentielle livrant une critique au vitriol de deux commissaires qui s’activeraient en coulisse pour torpiller une éventuelle reconduction de l’actuel président tombe in tempore suspecto… au moment où son avenir à la tête de la Cnidh est en jeu. Car, sous peu, le clap de fin pour l’exercice du mandat des membres de la commission.
Le mérite de cette crédibilité retrouvée est à mettre à l’actif du président du Cnidh. Mais plutôt que d’être écouté, l’intéressé a jugé préférable d’être entendu, sûr de son effet auprès du chef de l’Etat.
Nous n’avons plus de grand homme, mais des petits qui grenouillent et sautillent de droite et de gauche avec une sérénité dans l’incompétence qui force le respect. » (Pierre Desproges).
Cher Iwacu, cet article cache mal votre côté penchant. Nous aurions aimé si vous cherchiez à connaitre les fais plutôt k vous attaquer à une personne. Et si la victime avait été sommé de nier les faits? Que les services habiletés fassent leur travail!
Réponse de la rédaction
Vous le dites bien. Que les services habilités fassent leur travail. Sinon les faits sont ceux-la. Si la victime a été sommée de nier les faits, ce sera découvert.
Le titre de l’edito matche avec ce que constatait Desproges en son temps quand marigot rime avec grenouille:
» Nous n’avons plus de grand homme, mais des petits qui grenouillent et sautillent de droite et de gauche avec une sérénité dans l’incompétence qui force le respect. » (Pierre Desproges).
Pour être grand au gondwana il ne faut pas avoir des qualités. Il faut en perdre.